Le constructeur automobile indien Tata a annoncé mardi avoir suspendu sine die les activités de l'usine qui fabrique la voiture la moins chère du monde en raison de manifestations de paysans qui réclament la restitution des terres sur lesquelles l'unité de production est implantée.

Le constructeur automobile indien Tata a annoncé mardi avoir suspendu sine die les activités de l'usine qui fabrique la voiture la moins chère du monde en raison de manifestations de paysans qui réclament la restitution des terres sur lesquelles l'unité de production est implantée.

Depuis vendredi, aucun employé n'est venu travailler dans l'usine de Singur (État du Bengale Occidental) à la demande de Tata, et des ressortissants étrangers travaillant sur place sont rentrés chez eux, précise le constructeur.

La Nano, destinée au marché indien, doit être commercialisée à partir de la fin de l'année au prix de 2500 $ US mais le mouvement de contestation actuel pourrait retarder sa sortie.

Des centaines de paysans manifestent depuis deux ans, se plaignant de ne pas avoir été correctement indemnisés pour la perte de terres utilisées pour la construction de l'usine. Avec le soutien de partis politiques d'opposition, ils ont bloqué une route devant l'usine.

La protestation s'est intensifiée et les manifestants ont bloqué des employés dans l'usine la semaine dernière.

Evoquant un environnement «hostile» autour de son usine, Tata estime que le site «ne peut pas fonctionner efficacement» dans ces conditions, souligne un porte-parole de la firme dans un communiqué.

Tata a investi 350 M$ US dans son usine de Singur. Réagissant à l'arrêt de l'unité de production, le ministre de l'Industrie du Bengale Occidental, Nirupam Sen, a évoqué «un jour triste» pour sa région.

Selon Suresh Rangarajan, un porte-parole de Tata, le constructeur indien envisage de relocaliser l'unité de production de la Nano sur d'autres sites de la firme en Inde si le conflit se poursuit à Singur.