Les investisseurs qui ont manqué les soldes d'après-Noël dans les magasins à rayons peuvent se consoler avec les quelques aubaines du marché boursier dénichées par Valeurs mobilières Desjardins.

Les investisseurs qui ont manqué les soldes d'après-Noël dans les magasins à rayons peuvent se consoler avec les quelques aubaines du marché boursier dénichées par Valeurs mobilières Desjardins.

L'analyste Keith Howlett estime que le marché s'est montré trop sévère à l'endroit du secteur du détail et des biens de consommation en 2007 et que leurs actions représentent maintenant de bonnes occasions d'achat.

C'est notamment le cas des titres boursiers des épiceries, comme Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]], qui ont vu leur valeur plonger parce que les investisseurs craignaient à outrance les effets combinés d'une récession, de l'essor du huard et d'une concurrence accrue.

Selon M. Howlett, l'année 2007 n'a pas été une bonne année pour le secteur du détail et des biens de consommation.

Le prix des titres

Alors que les prix des titres des entreprises du secteur des technologies de l'information ont bondit de plus de 48%, les titres du secteur des biens de consommation discrétionnaires n'ont augmenté que de 1,8%.

La performance des biens de consommation de première nécessité a été encore plus médiocre, avec une baisse de 6,8% de la valeur des titres.

Les actions de Metro et de Loblaw [[|ticker sym='T.L'|]] ont perdu 30% de leur valeur au cours de 2007 alors que celles d'Alimentation Couche-Tard [[|ticker sym='T.ATD.B'|]] ont perdu 28% et celles de Rona [[|ticker sym='T.RON'|]] et Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]], près de 19%.

M. Howlett affirme que l'ensemble des épiciers ont subi l'impact négatif de la transformation de Loblaw et notamment de sa politique de prix agressive.

En outre, Wal-Mart Canada a commencé en 2007 à ouvrir au Canada des super-centres, qui offrent des produits généraux et des produits d'épicerie sous un même toit.

«En 2008, pour la première fois depuis plusieurs années, nous prévoyons de la valeur pour la plupart des compagnies que nous couvrons (dans le secteur du détail et des biens de consommation), écrit M. Howlett. Cela reflète notre opinion selon laquelle il n'y aura pas de récession ou de ralentissement significatif au Canada en 2008 et que les bénéfices ne subiront pas de pression additionnelle.»

Dépenses de consommation

L'analyste affirme que plusieurs données confortent l'idée d'une croissance soutenue des dépenses de consommation au Canada, à commencer par la croissance de l'emploi dans tous les secteurs (sauf dans l'industrie manufacturière et l'industrie forestière) et l'augmentation des salaires.

En outre, la fortune personnelle des Canadiens a continué à s'accroître en 2007.

L'analyste relativise également les effets négatifs du renforcement du dollar canadien, qui risque d'encourager le magasinage outre-frontière et de réduire les marges des détaillants canadiens, forcés de baisser leurs prix pour contrer cette tendance.

«Cet impact devrait se stabiliser vers le milieu de 2008 alors que le dollar canadien devrait trouver un équilibre et que les fournisseurs devraient ajuster le prix de gros facturé aux détaillants, écrit M. Howlett. La pire période devrait s'étendre d'août 2007 à mai 2008.»

L'analyse s'attaque à un troisième risque, l'accroissement de la présence de gros concurrents internationaux, comme Lowe's [[|ticker sym='LOW'|]], Costco [[|ticker sym='COST'|]], Best Buy et Wal-Mart [[|ticker sym='WMT'|]] sur le terrain de jeux des détaillants canadiens.

«Nous croyons que le prix des actions reflète déjà ce risque, écrit M. Howlett. En ce qui concerne l'arrivée de nouveaux concurrents, il ne reste plus beaucoup de grands détaillants américains qui ne sont pas déjà au Canada, à part Target.»

L'analyste s'attend à ce que 2008, comme 2007, soit relativement calme au niveau des acquisitions et des restructurations.

«Les acquisitions, les restructurations et les grands changements de direction ont marqué 2006, rappelle-t-il. Des conditions plus serrées au niveau du marché du crédit et des «périodes de grâce» pour les nouvelles équipes de direction ont donné lieu à une année 2007 plutôt tranquille sur ce front.»

M. Howlett considère donc que les actions des entreprises du secteur du détail et des produits de consommation représentent maintenant de bonnes occasions d'achat. Surtout au chapitre des produits de première nécessité, et plus spécialement encore des épiceries.

Metro et Empire

«Les épiceries canadiennes, qui sont généralement considérées comme les meilleurs exploitants en Amérique du Nord, se transigent à des niveaux très peu élevés, note-t-il. Pourtant, deux d'entre elles, Metro et Empire, ont augmenté leur marges alors que l'industrie était en plein chambardement.»

L'analyste recommande Metro et le fabricant de nourriture santé SunOpta dans le secteur de la consommation de première nécessité, et Canadian Tire et le Groupe Forzani (Sport Experts) dans le secteur de la consommation discrétionnaire.