Les Québécois auraient-ils tendance à sous-estimer les coûts reliés à l'habitation?

Les Québécois auraient-ils tendance à sous-estimer les coûts reliés à l'habitation?

C'est du moins ce que laisse croire un sondage qui montre un écart sensible entre le Québec et le reste du Canada quand vient le temps d'évaluer le pourcentage du revenu nécessaire pour couvrir les frais d'un logement qu'on possède (capital et intérêt hypothécaires, taxes et chauffage).

Selon les normes établies, ces frais devraient se situer entre 20 et 32% du revenu du ménage.

Or, une majorité de Québécois (57%) sondés pour Intelligence hypothécaire évaluait qu'elle ne devait pas mettre de côté plus de 25% des ses revenus pour payer ces frais de logement, et, parmi cette majorité, 27% des Québécois évaluaient ces frais à moins de 20% du revenu.

En Ontario, à l'inverse, 61% des personnes sondées estimaient devoir consacrer plus de 25% des leurs revenus au logement, et 37% d'entre elles pensaient devoir y consacrer plus de 30%.

Dans le reste du pays, les réponses se rapprochaient de celles des Ontariens, hormis dans les provinces de l'Atlantique, où 26% des répondants pensaient ne pas devoir consacrer plus de 15% de leurs revenus à ces dépenses.

S'il est vrai que les coûts des résidences sont en général plus bas au Québec et dans les provinces maritimes, il faut aussi savoir que les revenus sont également en moyenne moins élevés qu'en Ontario et dans l'ouest du pays.

Selon John Schipper, président d'Intelligence hypothécaire, «ceux qui sous-estiment les coûts de logement peuvent se faire surprendre par la montée de ceux-ci au Canada. Il est essentiel que tout propriétaire éventuel évalue adéquatement sa situation financière».

Un autre ratio utilisé par les prêteurs pour évaluer la capacité de payer des emprunteurs est le ratio d'amortissement total de la dette, qui ajoute aux coûts de logement les remboursements d'emprunts bancaires, de prêts-auto et de cartes de crédit, ainsi que les autres obligations de paiement, notamment les pensions alimentaires.

Ce ratio ne devrait pas dépasser 40% du revenu brut d'un emprunteur.

Le sondage commandé par Intelligence hypothécaire a été réalisé pas Angus Reid auprès de 1114 Canadiens les 19 et 20 novembre dernier. La marge d'erreur est de plus ou moins 2,94 points, 19 fois sur 20.