L'entreprise MCA valeurs mobilières, éclaboussée par l'affaire Norbourg, vient de céder tous ses comptes clients à l'Industrielle Alliance (T.IAG), a appris La Presse Affaires.

L'entreprise MCA valeurs mobilières, éclaboussée par l'affaire Norbourg, vient de céder tous ses comptes clients à l'Industrielle Alliance [[|ticker sym='T.IAG'|]], a appris La Presse Affaires.

La transaction a été réalisée le 6 juin. Du même coup, 10 des 16 représentants ont été transférés à l'Industrielle Alliance Valeurs mobilières, une filiale de l'Industrielle Alliance.

MCA est cette entreprise que le PDG de Norbourg, Vincent Lacroix, disait avoir achetée à l'automne 2004. La firme de courtage fondée en 1992 avait alors quelque 250 millions de dollars d'actifs sous gestion. Après l'éclatement du scandale, en août 2005, le président de MCA, Michel Cousineau, avait précisé que la transaction n'avait jamais eu lieu, en fin de compte, n'ayant pas reçu l'approbation des autorités de réglementation.

2,7 millions de Norbourg

MCA avait transmis cette information aux médias dans un communiqué de presse daté du 26 août 2005. Bien que la vente n'ait jamais eu lieu, MCA a reçu de Norbourg la somme de 2,7 millions de dollars en juin 2005, selon des documents produits en preuve par Leclerc Juricomptables lors du procès pénal de Vincent Lacroix. Ce montant faisait partie des flux de retraits frauduleux de Norbourg.

Les 2,7 millions ont été versés par Vincent Lacroix à MCA en échange d'une option lui donnant le droit d'acheter éventuellement toutes les actions de l'entreprise.

Maintenant que MCA vend ses comptes clients à l'Industrielle Alliance, les investisseurs floués de Norbourg pourraient-ils avoir droit au fruit de cette transaction?

Joint au téléphone, le président de MCA, Michel Cousineau, a été très peu loquace à ce sujet. «C'est une entreprise privée. Ça ne vous regarde pas», a-t-il dit.

Il appert toutefois que les investisseurs n'ont plus aucun droit sur valeur de MCA. En effet, le syndic RSM Richter, qui s'occupe de percevoir les fonds pour les créanciers de Norbourg, nous a indiqué par courriel avoir revendu l'option de Vincent Lacroix à MCA il y a plus d'un an. Le syndic n'a pu récupérer la totalité des 2,7 millions, «mais un montant substantiel», qui sera éventuellement redistribué aux investisseurs.

Au téléphone, Michel Cousineau nous indique avoir vendu sa clientèle à l'Industrielle Alliance, mais n'a pas voulu nous indiquer ni le prix de la transaction ni la valeur du portefeuille sous gestion. «Gilles Beauregard et moi sommes d'âge mûr et nous voulons prendre notre retraite. On ferme», dit-il.

À l'Industrielle Alliance, le porte-parole, Jacques Carrière, a confirmé la transaction avec MCA, mais n'a pas voulu donner de détails. «Nous n'avons pas acheté le bâtiment, les actifs, les placements ou le bilan de l'entreprise. Nous avons seulement repris la clientèle. La transaction a obtenu l'approbation des autorités réglementaires», a dit M. Carrière.

En plus de Michel Cousineau et Gilles Beauregard, MCA avait également Pierre-André Lahaye comme actionnaire, selon le registre des entreprises. MCA faisait du courtage en valeurs mobilières, mais s'était également spécialisé dans les dossiers d'immigrants investisseurs.