L'atterrissage de la CSeries de Bombardier (T.BBD.B) à Mirabel risquerait de rendre plus difficile encore le recrutement de personnel pour les PME de l'aéronautique de la région de Montréal.

L'atterrissage de la CSeries de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] à Mirabel risquerait de rendre plus difficile encore le recrutement de personnel pour les PME de l'aéronautique de la région de Montréal.

Mais paradoxalement, ce projet pourrait aussi aider à résoudre le problème.

«Un avion de cette taille, ce serait une grande première pour le Québec et la région de Montréal, a déclaré Philippe Hoste, chef de la direction de Sonaca NMF Canada, entreprise de 265 employés qui fabrique notamment des panneaux d'ailes à Mirabel. Ça ne pourrait qu'encourager les jeunes à se lancer dans les métiers de l'aéronautique.»

Chute des inscriptions dans les écoles

Depuis les événements de septembre 2001 et les annonces de licenciements importants au sein de grandes entreprises aéronautiques comme Bombardier, les inscriptions ont chuté dans les écoles spécialisées en aéronautique.

Depuis 2005, l'industrie aéronautique québécoise a repris du poil de la bête mais les inscriptions n'ont pas suivi au même rythme et le recrutement se révèle difficile, surtout pour les PME, qui n'ont pas le pouvoir d'attraction des géants de l'industrie. Si Bombardier devait créer plus de 2000 emplois à Mirabel pour assembler la CSeries, cela pourrait exacerber le problème.

«C'est déjà fort difficile de trouver les ressources pour faire suite à l'augmentation de volume que nous connaissons, a indiqué M. Hoste. Je ne crois pas que ça rendrait la chose impossible, mais il faudra poursuivre des politiques pour qu'il y ait des jeunes qui soient attirés par une carrière en aéronautique. C'est un défi important sur lequel nous discutons entre chefs d'entreprise.»

Sonaca investit à Mirabel

Sonaca NMF Canada vient d'investir 17 millions de dollars dans l'agrandissement de son usine de Mirabel. Elle a récemment recruté 25 nouveaux employés et devrait en engager une cinquantaine d'autres au cours des prochains mois.

En dépit de la vigueur de la devise canadienne, la filiale de l'entreprise belge Sonaca a augmenté ses revenus de 6% en 2007 par rapport à l'exercice précédent et a fait grimper son bénéfice net de 1,9 million à 2,3 millions de dollars.

M. Hogue a attribué ces résultats à des efforts de réduction des coûts, mais aussi à une augmentation de la cadence de production de différents programmes. Sonaca NMF Canada, qui produisait et assemblait les panneaux d'ailes des biréacteurs régionaux CRJ700 et CRJ900, a obtenu le même mandat pour le dernier rejeton de la famille, le CRJ1000.

Sonaca NMF Canada fabrique également les panneaux d'ailes de deux biréacteurs d'affaires de Bombardier, le Challenger 300 et le Global Express. C'est toutefois Mitsubishi Heavy Industries qui fait l'assemblage des ailes. C'est ainsi que les panneaux d'ailes du Global Express partent de Mirabel pour se faire assembler au Japon avant de revenir au Canada.

«Ça peut paraître un peu étonnant, admet M. Hoste. Mais le Global Express, c'est un peu la Rolls-Royce des avions, c'est le haut de gamme. Même s'il y a un coût logistique lié au transport, tous ceux qui travaillent à cet appareil dans la chaîne d'approvisionnement sont les meilleurs au monde.»

Autres marchés

Sonaca NMF Canada fabrique également les panneaux d'ailes des biréacteurs régionaux Embraer 190 et 195 et des avions d'affaires Gulfstream. L'entreprise ne pourra pas fabriquer les panneaux d'ailes de la CSeries parce ces dernières seront faites de matériaux composites.

"Mais nous pouvons regarder du côté d'autres pièces pour lesquelles notre spécialité de grenaillage pourrait être applicable", a déclaré M. Hoste.