Les «staycations», vous connaissez? C'est le nouveau type de vacances généré par l'essence près de 50% plus chère.

Les «staycations», vous connaissez? C'est le nouveau type de vacances généré par l'essence près de 50% plus chère.

Sains d'esprit, la grande majorité des vacanciers ne restent pas sans réagir devant la pompe à essence atteinte tout à coup d'avarice et face à l'économie qui boude la croissance. Ils restent donc à la maison ou ne s'en s'éloignent pas trop.

Les «stay at home vacations» augmentent en flèche aux États-Unis, ailleurs au Canada, de même qu'au Québec, selon une étude de Claudine Barry, du Réseau de veille en tourisme de la chaire de tourisme Transat de l'UQAM. Les villégiateurs découvrent que c'est justement le bon moment de faire du tourisme dans leur région, leur ville et même de relaxer dans leur jardin.

«C'est la nouvelle tendance de l'été» et Wal-Mart offre plus de produits pour la maison, déclare le porte-parole, Yanik Deschênes. La chaîne vend plus d'accessoires pour la terrasse et même des «BBQ» à 1300$, note-t-il. Les meubles de jardin vont très bien cet été chez Rona, mais pas nécessairement tous les produits de cette catégorie, dit Éva Boucher-Hartling.

Par contre, l'augmentation des vacances à la maison «n'a pas d'impact jusqu'ici» sur les ventes de dollars américains ou d'euros, dit le porte-parole de la Banque Nationale, Denis Dubé. Il faut dire que «les destinations de la côte est américaine demeurent très populaires« parce que d'autres facteurs jouent, comme le huard fort, explique le porte-parole du CAA-Québec, Philippe Saint-Pierre.

La météo maussade a aussi pu influencer ceux qui ne disposent que de deux semaines de vacances, dit-il.

La fièvre des «staycations» s'est d'abord manifestée aux États-Unis en raison de l'incertitude économique, du billet vert déprimé, des aéroports bondés et des mesures de sécurité contraignantes, explique Claudine Barry. Tout cela pousse «un grand nombre d'Américains à passer leurs vacances à la maison cet été», dit-elle.

Plus du tiers des Américains ont revu leurs plans de voyages à cause de l'essence, pour les écourter et les prendre dans leur État ou leur région, selon une enquête du USA Today/Gallup.

Un sondage de Access America's National Survey précise même de son côté que 41% des répondants ayant voyagé durant l'été 2007 ont décidé de rester à la maison cette saison.

«Vu la popularité des «staycations» cet été, plusieurs sites web proposent des trucs pour réussir ses vacances à la maison», selon Claudine Barry, comme en profiter pour visiter les attraits touristiques recommandés dans la ville, essayer de nouveaux restaurants, aller aux festivals, se gâter au spa.

Des organismes comme la Virginia Tourism Corp et le Phoenix Visitors Bureau offrent des forfaits pour les vacances à la maison. L'Europe est également touchée par le phénomène.

Au Québec, le CAA a constaté par un sondage que 47% de ses membres réduiront leurs déplacements, que 29% choisiront des vacances à proximité et que 24% demeureront dans leur région. Pas moins de 84% des membres disent que l'essence aura un impact sur leurs vacances, souligne le porte-parole.

Philippe Saint-Pierre estime que le service de planification de voyages du CAA, au comptoir ou en ligne, est influencé cet été par l'essence et les tracés routiers sont plus courts.