C'est le monde à l'envers dans le milieu boursier canadien.

C'est le monde à l'envers dans le milieu boursier canadien.

Bay Street veut en effet recruter rapidement le président de la Bourse de Montréal [[|ticker sym='T.MXX'|]] comme prochain patron de la Bourse de Toronto [[|ticker sym='T.X'|]], ainsi que de leur future entreprise fusionnée, TMX.

De l'avis de dirigeants boursiers, Luc Bertrand serait le successeur tout désigné de Richard Nesbitt comme président du Groupe TSX, qui gère la Bourse torontoise.

«M. Nesbitt a surpris tout le milieu boursier lundi avec l'annonce de son départ prochain, alors que TSX sera en plein processus d'acquisition de la Bourse de Montréal. Malgré tout, TSX est chanceuse d'avoir un accès privilégié à un gestionnaire boursier aussi compétent et crédible que Luc Bertrand, de la Bourse de Montréal», affirme Ian Russell, président de l'Association canadienne du commerce de valeurs mobilières.

«D'une part, TSX vient de négocier une transaction majeure avec M. Bertrand. Aussi, il doit déjà faire partie de la haute direction de la future entreprise fusionnée.»

Ces propos flatteurs pour le financier montréalais viennent du président du plus gros regroupement de firmes de courtage boursier au pays.

Au siège social de l'Association, à Toronto, Ian Russell est bien branché sur les priorités des dirigeants de ce secteur très influent de la finance canadienne.

Or, ses discussions depuis deux jours lui suggèrent que la feuille de route de Luc Bertrand en fait le «candidat tout indiqué» comme prochain président de TSX et de la future TMX.

«Il est connu avantageusement dans le milieu boursier, au Canada et même au sud de la frontière. Et ce, tant pour ses réalisations à la Bourse de Montréal qu'auparavant dans sa carrière boursière», a commenté M. Russell.

«Par ailleurs, s'il prend les rênes de TSX et de la future TMX, Luc Bertrand amènerait les préoccupations québécoises qui pourraient mieux équilibrer la haute direction de l'après-fusion. Ça devrait atténuer des réticences au Québec envers cette fusion boursière.»

Mais en dépit d'une telle invitation à M. Bertrand de la part de Bay Street, le choix d'un successeur de Richard Nesbitt demeure une prérogative du conseil d'administration du Groupe TSX.

Aussi, il faudra que M. Bertrand réponde favorablement à une telle invitation. Car pour le moment, il refuse de faire tout commentaire sur ses intentions.

Au siège social de la Bourse de Montréal, le porte-parole, Jean Charles Robillard, a attribué le silence de son patron au «devoir de réserve avant la sortie prochaine de la circulaire destinée aux actionnaires».

Il s'agit du principal document officiel à propos de l'offre d'achat de 1,3 milliard de TSX pour la Bourse de Montréal, et sur laquelle ses actionnaires voteront en assemblée extraordinaire le 13 février.