Le train est sur le point de connaître un nouvel âge d'or et Bombardier est particulièrement bien placée pour en tirer avantage.

Le train est sur le point de connaître un nouvel âge d'or et Bombardier est particulièrement bien placée pour en tirer avantage.

«Nous croyons que les investisseurs sous-estiment peut-être la valeur positive de la diversification apportée par la division ferroviaire de Bombardier, un secteur qui connaît présentement une reprise en raison des prix élevés du carburant, de l'industrialisation dans les marchés émergents et du remplacement du parc ferroviaire dans les économies développées», écrit l'analyste Fadi Chamoun, de la firme UBS, dans un rapport sur Bombardier Transport.

Selon lui, Bombardier est carrément au coeur de la renaissance du transport ferroviaire. L'entreprise est le chef de file mondial du matériel roulant avec une part de marché de 31%.

Elle se situe également au premier rang pour les services et les systèmes, avec des parts de marché de 11% et 22% respectivement, mais elle n'occupe que le sixième rang en ce qui concerne la signalisation, avec une part de marché de 8%.

M. Chamoun estime que plusieurs facteurs favorisent le transport ferroviaire, à commencer par la hausse des prix du carburant.

«Le train est le plus efficace de tous les modes de transport, minimisant les impacts négatifs sur l'environnement», écrit-il.

Selon l'American Association of Railroads, les trains consomment trois fois moins de carburant que les camions, rapporte M. Chamoun. Il ajoute que le transport ferroviaire n'est responsable que de 0,25% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Or, l'ensemble du transport de biens et de passagers est responsable de 30% de ces émissions.

Dans les pays développés, le vieillissement du matériel roulant vient gonfler la demande. L'âge moyen de ces équipements est d'environ 20 ans alors que le seuil de remplacement se situe autour de 30 ans.

M. Chamoun note que l'Europe occidentale constitue présentement le principal marché mondial pour l'équipement ferroviaire. Au Royaume-Uni, trois grands appels d'offres de plus d'un milliard de dollars chacun sont en jeu. De son côté, la France planifie des investissements de plus de 27 G$ dans de nouveaux trains à grande vitesse.

Le marché nord-américain, beaucoup plus limité, représente quand même de belles occasions compte tenu d'une demande plus élevée de la part de la population et du vieillissement du parc ferroviaire. Aux États-Unis, l'âge moyen des voitures de train de banlieue est de 19 ans alors que celui des voitures de train se situe au-dessus de 22 ans.

M. Chamoun écrit que l'industrialisation et l'urbanisation dans les marchés émergents font grimper la demande pour le transport ferroviaire. C'est ainsi qu'en vertu du plan quinquennal 2006-2010, la Chine prévoir investir 182 G$ dans le secteur ferroviaire. Là-dessus, environ 37 G$ seraient affectés au matériel roulant.

«Nous croyons que la position de Bombardier Transport est plus solide que celle de ses concurrents parce qu'elle a déjà trois entreprises communes en place, écrit l'analyste. Au fur et à mesure que les manufacturiers locaux deviendront plus concurrentiels et dépendront moins des manufacturiers étrangers, ils auront moins besoin de transfert technologique. Mais à ce moment-là, Bombardier aura déjà plusieurs années d'expérience sur le marché chinois et elle aura établi une base à faible coût pour le marché de l'exportation.»

De son côté, l'Inde devrait investir 65 M$ dans le secteur ferroviaire au cours des cinq prochaines années, soit le double de ce qu'elle avait prévu pour la période 2002-2007. Bombardier participe à plusieurs appels d'offres en ce qui concerne le transport interurbain et les locomotives.

La Russie entend également investir dans la modernisation de son secteur ferroviaire, ce qui pourrait représenter un marché de 25 G$ pour Bombardier Transport d'ici 2010.

«Les entreprises communes que Bombardier a établies en Russie avec Transmashholding (TMH) devraient lui conférer un solide avantage comparatif», écrit M. Chamoun.

Par ailleurs, les liens entre TMH et Bombardier pourraient se resserrer davantage.

Hier, le journal russe Vedemosti a rapporté que l'entreprise de Moscou comptait choisir, d'ici le premier trimestre de 2009, un "investisseur stratégique" pour financer son expansion.

En juin dernier, le président du conseil d'administration de Bombardier, Laurent Beaudoin, avait affirmé que la société québécoise négociait un échange d'actions avec TMH. Il s'était dit confiant de conclure les négociations d'ici la fin de l'année.

Bombardier n'est toutefois pas la seule société à convoiter un partenariat avec le constructeur russe puisque la française Alstom est aussi sur les rangs.

Avec Bloomberg