Le Fonds monétaire international (FMI) s'est inquiété d'un risque de contagion de la crise des subprimes au reste de l'économie, dans son rapport sur la stabilité financière publié lundi.

Le Fonds monétaire international (FMI) s'est inquiété d'un risque de contagion de la crise des subprimes au reste de l'économie, dans son rapport sur la stabilité financière publié lundi.

«Les risques négatifs soulignés dans le rapport d'avril semblent se matérialiser, conduisant à un cercle vicieux entre le système financier et l'économie», a souligné Jaime Caruana, le responsable du secteur financier et monétaire au FMI, lors d'une conférence de presse.

Dans son nouveau rapport d'étape, le Fonds note que «les marchés financiers mondiaux restent fragiles» et que «les indicateurs de risque systémique sont encore élevés».

En effet, si «l'essentiel» des pertes induites par les prêts hypothécaires à risque («subprime») sont aujourd'hui identifiées, le risque s'est déplacé vers les autres crédits «sous l'effet de la baisse des prix de l'immobilier et du ralentissement de la croissance économique», ajoute-t-il.

Les banques restent sous forte tension, ce qui fait qu'il leur est d'autant plus difficile de lever de nouveaux capitaux. Les autorités de leur côté «peinent de plus en plus» à concilier les objectifs d'inflation, de croissance et de stabilité financière, ajoute le rapport.

Le FMI chiffre à 400 G$ le montant total des dépréciations passées jusqu'à présent sur les créances hypothécaires et les titres.

Il note que la morosité boursière et la persistance des défauts de paiements ne lui donnent «guère de raisons de modifier les estimations des pertes totales» potentielles, évaluées à 945 G$ en avril.

Aux États-Unis, l'institution constate une détérioration de la qualité des prêts immobiliers et souligne «les craintes liées aux pertes futures de certaines grandes banques commerciales» amplifiées par la faillite récente d'IndyMac.

Le FMI juge «nécessaire» d'endiguer la chute de l'immobilier aux États-Unis pour stabiliser le marché et aider les ménages et les banques à reprendre leur souffle, mais constate que «pour l'heure, rien ne permet d'affirmer que le creux de la vague soit en vue».

Il appelle à une refonte du fonctionnement et du contrôle des organismes de refinancement hypothécaires américains (Fannie Mae et Freddie Mac), en notant que c'est en partie à cause de la réglementation actuelle que ces deux institutions ont pu faire grossir leur bilan jusqu'à ce qu'il menace l'ensemble du système.

«Si la confiance dans les titres de dette des institutions d'intérêt public avait été mise en cause, il y aurait eu des conséquences» pour l'ensemble du système financier, ajoute-t-il.

Le Fonds se félicite de la réponse des banques centrales, qui ont permis, en allongeant les échéances et en diversifiant la palette de garanties acceptées, de limiter les risques pour l'ensemble du système.

Le FMI note enfin que la résistance des pays émergents aux turbulences mondiales est «mise à l'épreuve par le durcissement des conditions de financement extérieur», alors que les autorités sont confrontées à la montée de l'inflation.