Qui trouvera un gros gisement de pétrole en Gaspésie?

Qui trouvera un gros gisement de pétrole en Gaspésie?

Les chances que la réponse vienne du controversé prospecteur Bernard Gagnon se sont amoindries hier, avec l'annonce de sa culpabilité à 20 infractions pénales à la Loi sur les valeurs mobilières.

Ses deux firmes, Prospection 2000 et la Société de Prospection de la Péninsule Gaspésienne, sont également coupables de 21 autres chefs d'accusation.

M. Gagnon et ses entreprises ont plaidé coupable d'avoir vendu des actions à des investisseurs sans avoir au préalable déposé et fait approuver par l'Autorité des marchés financiers (AMF) un prospectus. La cour a infligé des amendes totalisant 205 000$, dont 100 000$ personnellement à M. Gagnon.

M. Gagnon est assis depuis les années 1990 sur de vastes concessions pétrolières dans les collines au sud de Matane. Selon le ministère des Ressources naturelles, ses permis de recherche lui donnaient des droits sur rien de moins que 3820 km carrés, aux dernières nouvelles.

Avis de révocation

Hughes Marquis, un des investisseurs qui se sont plaints à l'AMF, dit que M. Gagnon a passé bien plus de temps à prospecter les poches des investisseurs qu'à forer des trous dans la roche gaspésienne. M. Marquis et d'autres particuliers de la Gaspésie et de la Côte-Nord ont fondé des clubs d'investissement, qui ont investi collectivement dans l'aventure pétrolière de M. Gagnon.

M. Marquis, sa famille et des amis ont réuni environ 50 000$, a dit hier M. Marquis, qui reproche à M. Gagnon d'avoir utilisé seulement une fraction de l'argent pour faire des forages.

D'ailleurs, le ministère des Ressources naturelles a envoyé à la fin de 2007 un avis de révocation des concessions de M. Gagnon: «Cette compagnie n'a pas respecté les obligations de prospection qui viennent avec les permis de recherche émis par le gouvernement», a dit hier à La Presse l'ingénieur Jean-Yves Laliberté, coordonnateur de l'exploration en hydrocarbures. Il a indiqué qu'un avis de révocation a été envoyé à la fin de 2007 à M. Gagnon.

Mais des investisseurs américains qui ont un litige avec M. Gagnon et qui ont un oeil sur ses concessions ont obtenu le 14 janvier dernier un ordre de la cour qui enjoint au ministère des Ressources naturelles à surseoir à la révocation des permis de recherche.

Le Ministère a obtempéré et attend l'issue du litige, a dit M. Laliberté, joint hier en fin d'après-midi, qui a indiqué ne pas avoir à portée de main l'identité des parties au litige qui bloque la révocation des permis de M. Gagnon.

M. Gagnon, quant à lui, affirme être en train de vendre son entreprise à des acheteurs autres que ses adversaires américains, qu'il accuse de bloquer la transaction.

Il dit avoir plaidé coupable aux accusations de l'AMF uniquement parce que ses acheteurs exigeaient une résolution rapide des poursuites pour finaliser leur offre.