La banque centrale américaine va prêter les 85 milliards de dollars dont a besoin l'assureur AIG pour échapper à un dépôt de bilan, en échange de l'attribution de warrants lui conférant potentiellement 80% de son capital, rapportent mardi plusieurs médias américains.

La banque centrale américaine va prêter les 85 milliards de dollars dont a besoin l'assureur AIG pour échapper à un dépôt de bilan, en échange de l'attribution de warrants lui conférant potentiellement 80% de son capital, rapportent mardi plusieurs médias américains.

L'ensemble des actifs d'AIG, qui se montaient à 1050 milliards de dollars à la fin juin, seront apportés en garantie, précise le New York Times, qui cite des personnes ayant été informées du déroulement des discussions.

Ce plan, dont se sont fait également l'écho le quotidien Wall Street Journal et la chaîne CNBC, s'est ébruité après que le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale se furent rendus au Congrès pour en communiquer la teneur à des personnalités de la Chambre et du Sénat.

Dans un premier temps, la banque centrale avait demandé aux banques Goldman Sachs et JPMorgan de syndiquer les vastes sommes nécessaires à l'ex-numéro un mondial de l'assurance pour échapper au dépôt de bilan.

Mais la Fed avait été contrainte de s'engager davantage après un nouveau plongeon du titre AIG en bourse, qui a dissuadé les banques contactées d'apporter leur contribution au prêt nécessaire au groupe.

La banque centrale américaine n'est normalement pas autorisée à fournir des liquidités aux assureurs, qui ne sont pas sous sa supervision.

Mais le président de la Fed de New York Timothy Geithner joue un rôle actif dans les discussions sur l'avenir d'AIG, comme l'atteste son absence lors de la réunion du Comité de politique monétaire de la banque centrale.

Un peu plus tôt dans la journée, les premières informations affirmant que les pouvoirs publics américains n'excluaient plus de consentir une aide à AIG avait fortement contribué à soutenir la bourse de New York.

Une éventuelle faillite d'AIG aurait eu des implications pour le système financier mondial encore plus graves que celle de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, qui a déposé son bilan lundi.

La prestigieuse banque avait été réduite à cette extrêmité en raison de l'attitude inflexible du Trésor, qui avait refusé de mettre les finances publiques à contribution pour facilité son rachat par le britannique Barclays.

Le gouverneur de l'État de New York David Paterson a indiqué mardi qu'AIG ne disposait que de la seule journée de mardi pour lever la somme nécessaire pour éviter la faillite, qu'il avait alors chiffrée entre 75 et 80 milliards.

AIG a son siège à New York et la supervision des sociétés d'assurance est aux États-Unis du ressort des autorités de l'État d'implantation.

M. Paterson, dont les services ont autorisé lundi l'assureur à emprunter 20 milliards de dollars à ses filiales, avait souligné qu'une faillite aurait des conséquences «énormes» sur le plan social et économique.

AIG compte 74 millions de clients dans le monde, en majeure partie américain. La société emploie 116 000 personnes dans 130 pays.