Les ventes de véhicules neufs ont finalement conservé une hausse de 2,4% en 2007 au Canada, mais 2008 s'annonce plus difficile.

Les ventes de véhicules neufs ont finalement conservé une hausse de 2,4% en 2007 au Canada, mais 2008 s'annonce plus difficile.

L'analyste spécialisé Dennis DesRosiers, président de DesRosiers Automotive Consultants, de Toronto, vient en effet de compiler des ventes en baisse de 5,1% en décembre dernier, après le recul de 5% de novembre.

Les ventes baissent au pays depuis septembre dernier (-2,9%), à l'exception de la hausse de 2,1% en octobre.

Pourtant, «presque tous les constructeurs d'automobiles ont annoncé d'importants rabais» l'automne dernier dans la foulée de la parité du huard canadien avec le dollar américain, note Dennis DesRosiers.

«Cela n'annonce rien de bon pour les ventes de 2008 au Canada, selon l'analyste. Si les clients ne répondent pas à des prix réduits jusqu'à 10 000$ par véhicule, avec une moyenne de 3000$, que vont-ils faire quand les rabais vont s'atténuer?»

Dennis DesRosiers prévoit une baisse des ventes en 2008, à l'avant-veille des salons de l'auto de Montréal et de Detroit et du DesRosiers Auto Forum du 25 janvier prochain.

La vague de rabais au pays déclenchée par le taux de change est arrivée après 10 ans de ventes d'autos soutenues qui ont essoufflé les consommateurs, explique Dennis DesRosiers. L'auto est «survendue», le marché a dépassé son potentiel de vente, selon lui.

Comparativement aux ventes de 1 653 362 véhicules en 2007 au Canada, Dennis DesRosiers n'en prévoit que 1,6 million en 2008, et peut-être encore moins.

Ça demeurera toutefois une année fort acceptable au Canada par rapport aux États-Unis, note-t-il.

Après le record de ventes de 1,7 million de véhicules en 2002, par ailleurs, 2007 devient la deuxième meilleure année au pays pour l'automobile, souligne l'analyste.

«Il y aura encore des rabais dans l'automobile en 2008, ils ne disparaîtront jamais, mais ils perdront un peu d'importance, car les constructeurs n'auront pas les moyens de les maintenir aussi élevés», estime Dennis DesRosiers.

Des concessionnaires misent par ailleurs sur la fin de nombreux contrats de location pour maintenir un bon volume d'affaires cette année.

Carlos Gomes, économiste de la Banque Scotia, souligne de son côté que le grand nombre d'achats de véhicules neufs et d'occasion aux États-Unis fait non seulement baisser les prix mais aussi les ventes au Canada.

Le président de l'Association pour la protection des automobilistes, George Iny, avait déjà suggéré aux consommateurs d'attendre 2008 pour profiter de tous les rabais des constructeurs.

Le fait marquant de l'automobile en 2007 au pays, selon Dennis DesRosiers, c'est le saut de Chrysler Canada au second rang, devant Ford Canada qui a traditionnellement occupé cette position.

Chrysler Canada a augmenté ses ventes de 5,5% en 2007, à 232 688 véhicules, en lançant de nouveaux petits modèles. Il a en outre profité de la glissade de 2,2% des affaires de Ford Canada, à 223 773 véhicules, explique Dennis DesRosiers.

GM Canada demeure le leader du marché, avec 24,2% des ventes, mais la seconde place sera chaudement disputée par Ford, Chrysler, Toyota-Lexus et Honda-Acura, prévoit-il.

Chacun de ces quatre constructeurs ont d'ailleurs gagné le second rang durant au moins un mois l'an dernier, note Dennis DesRosiers. «Les temps changent», dit-il.

À l'exception notable de GM et de Ford, presque tous les constructeurs ont réussi à améliorer leurs ventes au pays en 2007, dans un marché d'ailleurs en hausse de 2,4%, dit-il.

En ce qui concerne le pourcentage des ventes, c'est Mitsubishi qui devient le grand gagnant, avec une hausse de 53%, à 16 759 véhicules, souligne Dennis DesRosiers.

Par un bond de 20%, BMW atteint le nouveau record de 24 031 ventes, grâce à une progression constante depuis 17 ans, du jamais vu dans l'industrie. Mercedes atteint aussi un nouveau sommet de 16 114 véhicules, grâce à une hausse des ventes de 10,8%.

Les reculs de GM (-4,1%) et de Ford (-2,2%) s'expliquent en partie par leur décision de laisser tomber des ventes non rentables aux parcs d'automobiles, dit Dennis DesRosiers.