Plus de 12 000 personnes sont attendues au Centre Bell, vendredi soir, pour assister au «retour du roi» Joachim Alcine.

Plus de 12 000 personnes sont attendues au Centre Bell, vendredi soir, pour assister au «retour du roi» Joachim Alcine.

Pour le 60e événement du Groupe GYM, et le 20e combat de championnat du monde de son président Yvon Michel, le nouveau champion des poids super-mi-moyens de la WBA (29-0-0) défendra son titre face au Panaméen Alfonso Mosquera (19-5-0).

Lundi, plus de 11 000 billets étaient vendus, confirme M. Michel. Un dernier sprint est amorcé pour les quatre prochains jours.

Les prix des billets varient de 20$ à 8000$ pour une table VIP (huit personnes avec repas gastronomique). Le prix moyen est d'environ 80$ par billet.

La vente des billets est importante car elle compte pour 75% des recettes de la soirée.

Un grand événement, comme celui du 7 décembre, coûte entre 600 000$ et 700 000$ à produire, estime Yvon Michel.

«C'est une très bonne foule, dit le promoteur. Surtout que le combat est présenté en direct à la télé avec possiblement 1 million de cotes d'écoute.»

Le match sera télédiffusé gratuitement sur la chaîne française de Radio-Canada et, pour la première fois, sur le réseau anglophone de la CBC.

La télévision est un support essentiel pour les organisations de boxe.

«Il n'y a pas de grands revenus de télé actuellement mais sans la visibilité qu'elle offre, on n'aurait pas les autres commanditaires et les annonces télévisées du combat», explique Yvon Michel.

Les principaux commanditaires du Groupe GYM sont: Radio-Canada, le Casino de Montréal, Budweiser, Litho Mille-Îles, Vidéotron, LifeStyle, Days Inn, Adidas, Groupe Houston, Planète Mobile, Groupe Donofrio, la revue Ringside et H. Grégoire.

Ils sont présents sur des bannières, sur le ring ou dans des pubs à la télé.

«Au premier événement que j'ai fait il y a 15 ans, on avait 2000$ de commandites, dit M. Michel. Aujourd'hui, quand on présente des combats au Casino 80% de nos revenus proviennent des commanditaires. Au Centre Bell, les commandites comptent pour 25%.»

Au cours de la prochaine année, le Groupe GYM veut vendre ses événements à des télés internationales.

Un programme, prévu le 8 mars, devrait mettre aux prises Joachim Alcine et le français Christophe Canclaux.

«Ça nous rapporterait des revenus majeurs avec la chaîne Canal Plus, de France», souligne M. Michel.

D'autres initiatives sont aussi prévues avec la chaîne américaine ESPN.

Le 11 janvier prochain, le Groupe GYM organise, en co-promotion avec le groupe Seminole Warriors, le premier événement de son histoire hors Québec.

Les boxeurs Jean Pascal, Sébastien Demers et David Lemieux affronteront leurs adversaires au Hard Rock Cafe Casino, en Floride.

Le Groupe GYM discute également avec l'importante chaîne américaine HBO pour des combats éventuels de Joachim Alcine et de Jean Pascal à Montréal l'été prochain.

«Ce serait la première fois que ce réseau viendrait au Canada», précise Yvon Michel.

Doubler les revenus

Si tout va comme prévu, le Groupe GYM prévoit organiser six combats de championnat du monde l'an prochain.

«Ça ne s'est jamais vu au pays!» lance Yvon Michel.

Son calendrier est bien rempli: Hermann Ngoudjo (5 janvier), Joachim Alcine (mars, mai, automne), Jean Pascal (automne) et Olivier Lontchi (automne).

«C'est notre quatrième année et les gars sont rendus à maturité, dit le promoteur. Si on livre ces six combats on doublera nos revenus à plus de 10 millions.»

Stratégie d'affaires

Pour en arriver là, M. Michel a déployé une stratégie d'affaires qui repose sur le développement et la mise sous contrats de bons boxeurs, sur leur encadrement et sur des partenariats avec des réseaux de télé et des commanditaires.

«Nous avons fait de notre sport une propriété sportive, dit-il. Nous avons mis en place un calendrier crédible d'événements qui nous a permis d'avoir un support télé et d'augmenter le nombre de commanditaires.»

Un calendrier régulier permet à tous les intervenants de planifier leurs stratégies marketing à long terme.

«En 60 événements on n'en a jamais reporté ou annulé un, précise le dirigeant. Quand un boxeur est blessé on le remplace (sauf s'il est champion du monde).»

Pour passer à la prochaine étape, ajoute le président, il faut que les boxeurs performent.

«On les a mis dans la situation où ils pouvaient se rendre jusque-là», dit-il.

L'ENTREPRISE

Le Groupe GYM organise des événements de boxe. La société gère, conseille et planifie la carrière d'une vingtaine de boxeurs. Fondée en août 2004, elle emploie cinq personnes à temps plein et jusqu'à 100 pigistes dans le cas de grands événements.

Elle réalise des revenus annuels d'environ 5 millions. Ses actionnaires sont le président Yvon Michel (50% des actions), Alexandra Croft (marketing, communications), Bernard Barré (recrutement, organisation technique) et Lee Karls.

DÉFIS

Développer des champions pour présenter de grands événements.

STRATÉGIES

Encadrer la carrière des boxeurs, établir un calendrier de combats et vendre les performances des boxeurs aux réseaux de télé, aux commanditaires et aux amateurs.

À RETENIR

«On dépend de la performance des boxeurs. Même si on fait des projections optimistes, tout peut arriver. Même des choses qu'on ne pense pas.»

«On commence à être rentable. Si tout va bien, on pourrait rembourser nos investissements et dégager mes deux hypothèques sur mon condo dès l'an prochain. Je viens juste de commencer à prendre un salaire. Pour gagner ma vie j'ai travaillé avec RDS et j'ai été conseiller pour le film La ligne brisée et la série Le septième round.»

«Un boxeur c'est une PME. Il facture ses services avec TPS et TVQ quand il livre un combat. C'est un travailleur autonome qui a droit à des déductions fiscales pour ses entraînements, ses vêtements, son équipement, etc.»

«Quand on met un jeune boxeur sous contrat, on lui garantit environ six combats par année. Ça lui donne un revenu annuel entre 30 000$ à 60 000$.»

«Si Joachim Alcine est encore champion pour les trois prochains combats il sera millionnaire, c'est sûr. Les deux prochains combats lui rapporteront plus de 200 000$ chacun.»

«On a réussi à standardiser la valeur des contrats. Il y a différents types de combats: quatre, six, huit rounds, championnat canadien, championnat nord-américain et championnat du monde. Il y a aussi en préliminaire à la télé, en demi-finale à la télé, en finale à la télé (canadienne et américaine). Ou si c'est un combat au Casino ou au Centre Bell. C'est comme une échelle salariale.»