C'est vrai cette année, ce le sera tout autant l'an prochain. Les augmentations de salaire que s'apprêtent à consentir les employeurs canadiens seront plus élevées que le rythme d'inflation.

C'est vrai cette année, ce le sera tout autant l'an prochain. Les augmentations de salaire que s'apprêtent à consentir les employeurs canadiens seront plus élevées que le rythme d'inflation.

Elles s'élèveront en moyenne à 3,9%, d'un océan à l'autre, avec une pointe de 5,2% en Alberta.

Au Québec, les hausses moyennes seront de 3,6%, soit un peu plus qu'en Ontario et dans les provinces atlantiques.

De son côté, la Banque du Canada prévoit que l'indice des prix à la consommation progressera au rythme de 2% dès la seconde moitié de 2008. Le mois dernier, il voguait à 2,5%.

La 26e consultation annuelle du Conference Board du Canada auprès des entreprises canadiennes révèle aussi que les salaires consentis cette année ont augmenté de 4,2% par rapport à ceux de 2006, soit trois dixièmes de plus que ce que l'enquête de l'an dernier laissait entrevoir.

«Les pénuries de main-d'oeuvre en Alberta font tache d'huile en exerçant des pressions à la hausse sur les salaires partout au pays, affirme Prem Benimadhu, vice-président, gouvernance et gestion des ressources humaines, pour l'organisme de recherches établi à Ottawa. Résultat, attirer et conserver le talent deviennent la priorité pour les leaders des ressources humaines.»

C'est aussi à partir de ces deux critères que leur mérite sera avant tout jugé pour l'établissement de leurs primes de performance.

Évidemment, dans certains secteurs où le marché du travail est tendu comme une peau de tambour, les employeurs devront mettre davantage d'argent sur la table.

Les producteurs d'énergie s'attendent à consentir des hausses moyennes de 5,7%; les promoteurs immobiliers, 4,8%, et les transporteurs, 4,7%.

En queue de peloton, les entreprises de communications et de télécommunications prévoient des hausses de 3,1%, ce qui est tout de même plus d'un demi-point de pourcentage plus élevé que l'effort consenti l'an dernier pour recruter ou garder du personnel qualifié.

Dans la plupart des entreprises, une partie de la rémunération est liée à la performance, tant chez les cadres que chez les employés.

L'an dernier, les hausses consenties ont été en moyenne de 3,6% pour un rendement satisfaisant, mais de 5,5% pour le personnel qui s'est distingué. L'enquête ne permet pas de préciser le degré de récurrence de ces bonifications.

Les employeurs albertains admettent ne pas être au bout de leurs peines. Non seulement le personnel qualifié se fait rare, mais leur croissance exigera une augmentation moyenne de 7% de leur effectif l'an prochain.

L'enquête montre d'ailleurs que 55% des 317 entreprises canadiennes répondantes font du recrutement leur priorité. C'était 42% seulement en 2005. La compensation à long terme de la haute direction est la priorité de seulement 4,4% d'entre elles.

L'enquête fait aussi ressortir que 56% des répondants offrent des primes à l'embauche et 41% des primes de fidélisation. La popularité des options d'achat d'actions est en chute libre. Elles ne sont plus proposées que par une entreprise sur cinq.

Comme c'est le cas depuis le début du présent cycle économique, les augmentations de salaire des travailleurs syndiqués seront plus faibles, avec une moyenne pancanadienne de 3,1%.

L'an prochain, 133 990 travailleurs renouvelleront leur convention collective parmi les firmes répondantes.

Pour ces entreprises, les cinq grands enjeux de ces négociations seront la productivité, la souplesse, la compétitivité, les salaires et les autres avantages sociaux (soins, retraite, etc.).

Du côté syndical, le palmarès se lit plutôt comme suit: salaires, assurances et retraite, sécurité d'emploi, sous-traitance et formation.

Même si les deux camps ne sont pas du tout au diapason, seulement 3% des entreprises syndiquées croient possible un arrêt de travail, l'an prochain.