De coutume, dans les entreprises, les grands patrons aiment bien que leurs gestionnaires ne dépensent pas tout l'argent qui leur est confié au début de l'exercice financier.

De coutume, dans les entreprises, les grands patrons aiment bien que leurs gestionnaires ne dépensent pas tout l'argent qui leur est confié au début de l'exercice financier.

S'ils peuvent en remettre un peu à la fin de l'année, ils seront assurément qualifiés de gestionnaire modèle. À l'Industrielle Alliance, Assurance auto et habitation, il y a un budget que les cadres ont intérêt à vider jusqu'à la dernière cenne : celui visant à souligner les bons coups de leurs employés.

Chaque année, les gestionnaires reçoivent un montant de 55 $ pour chacun de leur employé. Ce n'est pas le Pérou, mais c'est de bon coeur!

Cette somme, les patrons l'utilisent à leur gré pour dire merci à leur personnel. Ils peuvent leur payer une bonne bouffe au restaurant ou organiser une fête à la suite d'une performance d'équipe hors du commun.

Dans le secteur de l'assurance et des services financiers, les compagnies rivalisent d'ingéniosité pour conserver leurs employés et pour attirer la relève. En général, les conditions salariales et autres bénéfices sociaux sont comparables.

C'est du côté de la vie au travail que les entreprises tentent de se distinguer les unes des autres.

L'Industrielle Alliance, Assurance auto et habitation a fait le choix du développement de la personne. Et pour marquer le pas, la compagnie a mis sur pied une unité qui porte le nom de la direction du développement du potentiel humain, et qui regroupe les services de gestion des ressources humaines, de formation et de communication interne.

Christine Hébert est directrice principale de la direction du développement du potentiel humain.

«Pour nous, l'humain occupe toute la place dans l'organisation. Patrons et employés, nous som-mes des partenaires. Il faut développer une philosophie gagnant-gagnant. Et pour y arriver, il n'y a qu'une recette : l'écoute et le dialogue.»

Une fois par mois, le président et chef de l'exploitation de la compagnie, Michel Laurin, prend le dîner avec une dizaine d'employés choisis au hasard pour mesurer le pouls des troupes.

Des comités sont créés pour favoriser le consensus entre la direction et les employés. Un comité des horaires existe pour tenter de concilier les besoins de l'entreprise avec les demandes des employés.

«Sur le plan de la conciliation travail-famille, nous sommes pas pires, mais pas encore super bons, reconnaît Christine Hébert. Il n'est pas évident d'accorder la semaine de quatre jours à nos employés tellement le manque de ressources est criant en raison de la pénurie de main-d'oeuvre.»

Place aux jeunes

Cinq valeurs guident le quotidien de L'Industrielle Alliance, Assurance auto et habitation : la confiance, l'ouverture d'esprit, le respect, le dynamisme et l'engagement.

De la confiance, deux jeunes employées de la compagnie en ont reçu une bonne dose de la part de leur employeur. Et que dire de l'ouverture d'esprit de leur supérieur.

Elle a moins de 30 ans et Sindy Duguay est déjà directrice adjointe à la formation. Dès son entrée dans la compagnie en 1999 à titre d'agente de prospection alors qu'elle complétait ses études en assurances au cégep, elle a fait savoir à ses patrons qu'elle souhaitait progresser rapidement au sein de l'organisation pour éventuellement devenir gestionnaire. Son message n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Son ascension a été fulgurante. «On m'a même permis d'aller étudier afin de pouvoir décrocher un certificat en enseignement professionnel et technique. Une formation qui, à l'époque, n'était pas du tout en lien avec les fonctions que j'occupais.»

Quelques mois à peine après son embauche à titre d'agente d'assurance, Marie-Claude Robitaille fait part à ses patrons de son idée de retourner sur les bancs d'école pour obtenir un baccalauréat en administration des affaires. Vas-y ma fille. Ses patrons lui proposent un poste à temps partiel et un transfert à la direction des finances, où elle pourra se familiariser avec un boulot correspondant à ses études.

Non seulement Marie-Claude Robitaille ira chercher son baccalauréat, mais elle obtiendra aussi une maîtrise en administration des affaires.

«C'est ça, la formule gagnant-gagnant», note Christine Hébert en soulignant que l'entreprise va toujours privilégier les promotions à l'interne pour répondre aux aspirations de ses jeunes travailleurs, et ce, même s'ils n'ont pas toutes les qualifications nécessaires.

«Vous savez, tout s'apprend dans la vie.»