Oubliez le débat sur la mission de la Caisse de dépôt et placement du Québec ou les soubresauts de la crise du crédit. Ses moments les plus difficiles à la Caisse, Henri-Paul Rousseau les a vécus il y a deux semaines, alors qu'il a décidé de mettre fin à son aventure à la tête du bas de laine des Québécois.

Oubliez le débat sur la mission de la Caisse de dépôt et placement du Québec ou les soubresauts de la crise du crédit. Ses moments les plus difficiles à la Caisse, Henri-Paul Rousseau les a vécus il y a deux semaines, alors qu'il a décidé de mettre fin à son aventure à la tête du bas de laine des Québécois.

«La décision de quitter a été très difficile à prendre. C'est probablement ce qui a été le plus difficile depuis que je suis à la Caisse. J'en parle encore avec beaucoup d'émotion. C'est comme un coach qui quitte son équipe. C'est difficile», a dit Henri-Paul Rousseau hier en marge de la Conférence de Montréal, où il est l'un des conférenciers.

Hier, Henri-Paul Rousseau a défendu sa décision de quitter son poste de PDG à la Caisse pour le secteur privé. En janvier, il entrera chez Power Corporation du Canada, un conglomérat qui possède notamment La Presse.

«Je voulais retourner dans le secteur privé, a-t-il expliqué. Le PDG de la Caisse peut vouloir travailler ailleurs. Durant mon mandat, j'ai été sollicité pour faire différentes choses. J'avais toujours refusé. Mais comme le plan stratégique de la Caisse était adopté, j'ai vu une fenêtre s'ouvrir.»

«Je suis un peu caméléon, mais ça fait partie de mon équilibre mental", a-t-il ajouté sur un ton moins sérieux.

À sa première sortie publique depuis l'annonce de sa démission, Henri-Paul Rousseau n'a pas voulu spéculer sur l'identité de son successeur à la tête de la Caisse. Pour l'instant, Richard Guay, chef de la direction des placements de la Caisse depuis deux ans, assume l'intérim.

«Richard a les qualités (pour devenir PDG), mais il ne sera pas le seul candidat, dit M. Rousseau. De toute façon, ce n'est pas à moi de décider. La plus grande qualité (du prochain PDG) sera d'avoir un curriculum vitae qui inspirera la confiance des déposants. Comme nous gérons leur argent, il faut avoir une relation de confiance avec eux. Le PDG de la Caisse, c'est d'abord quelqu'un qui se lève le matin et qui va travailler pour ses clients, les déposants.»

Après six ans à la tête de la Caisse, Henri-Paul Rousseau n'a que de bons mots au sujet de l'institution - "un réservoir de personnes non seulement intelligentes, mais extrêmement dévouées", précise-t-il. Il admet toutefois que le rôle de PDG de la Caisse exige une connaissance des débats publics. «C'est un endroit où il vente, dit-il. Ce n'est pas la calme plat. Il se passe toujours quelque chose à la Caisse.»

S'ennuiera-t-il des feux de la rampe chez Power Corporation du Canada? «Je n'ai jamais été tranquille, mais j'ai quand même passé 15 ans à enseigner à l'université, dit-il en riant. C'est mon côté un peu contemplatif que vous connaissez moins...»