La crise financière et la forte inflation des ressources qui secouent l'économie mondiale font aussi ressurgir le protectionnisme, déplorent des invités de marque à la Conférence de Montréal.

La crise financière et la forte inflation des ressources qui secouent l'économie mondiale font aussi ressurgir le protectionnisme, déplorent des invités de marque à la Conférence de Montréal.

Pourtant, c'est tout le contraire dont auraient besoin tant les économies avancées que celles des pays en développement pour atténuer les remous.

«Il y a un réflexe de repli sur des solutions nationales lorsqu'il y a une crise, et le risque de raviver le protectionnisme. Mais ces solutions nationales sont vouées à l'échec», a indiqué Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

"Nous sommes désormais dans une économie globale qui requiert des solutions globales, pas que nationales. Autrement, nous accentueront des déséquilibres économiques qui risquent de provoquer des crises sociales et politiques."

Pour sa part, Paul Volcker, ex-président de la Réserve fédérale américaine (Fed), a admis que «c'est difficile de plaider le commerce ouvert quant l'économie va mal.»

«Mais c'est primordial dans le contexte d'interdépendance des économies, et même pour les États-Unis», a insisté M. Volcker, après avoir esquissé un grave constat de la situation financière de son pays.

«On voit et on sent les poussées protectionnistes», a commenté pour sa part Paul Desmarais, jr, président du conseil et co-chef de la direction de Power Corporation, qui est très investi en Europe, en Chine et en plus au Canada.

En contrepartie, M. Volcker et M. Desmarais ont souligné les projets d'accords commerciaux et de mobilité de la main-d'oeuvre préconisés par le gouvernement du Québec, et dont le premier ministre Jean Charest avait fait état plus tôt devant les convives.

En particulier, le projet d'accord commercial entre le Canada et l'Union européenne devrait s'accélérer au cours des prochains mois selon M. Charest.

Il mise notamment sur la prochaine visite à Québec du président de la France, dont le pays assumera très bientôt la présidence de l'Union européenne, à l'occasion du Sommet de la francophonie et d'une conférence économique Canada-Europe.