En pleine période de turbulences dans le secteur bancaire, il fait bon être petit comme la Banque Laurentienne (T.LB), la plus petite des institutions bancaires canadiennes.

En pleine période de turbulences dans le secteur bancaire, il fait bon être petit comme la Banque Laurentienne [[|ticker sym='T.LB'|]], la plus petite des institutions bancaires canadiennes.

La Laurentienne ne souffre ni de la crise du crédit, qui affecte des banques dans le monde entier, ni de la hausse du dollar, qui gruge les profits de plusieurs autres.

La Laurentienne collecte les profits et s'est même permis d'augmenter son dividende de 10% en décembre dernier.

«Nous ne sommes pas à l'abri d'un ralentissement important aux États-Unis, mais nous sommes plus à l'abri (du reste) que les autres banques canadiennes», a dit hier son président et chef de la direction, Réjean Robitaille, après l'assemblée annuelle de la banque.

Peu touchée par la crise du crédit

Il y a en effet du bon à tirer 80% de tous ses dépôts des particuliers et à faire toutes ses affaires au Québec et au Canada.

La Laurentienne n'éprouve pas de problèmes de financement à la suite du resserrement des conditions de crédit. Son exposition aux titres de dettes à risque est aussi très limitée.

Au total, la Banque Laurentienne détient pour 20 millions de dollars de ces titres à risque, qui comptent pour 1% de ses liquidités et une infime partie de son actif de 18 milliards.

La Banque a déjà dévalué ce placement de 15%, soit 2,9 millions, et ne prévoit pas devoir prendre d'autres provisions.

«Certains disent que nous avons été chanceux, nous on dit qu'on a une bonne gestion du risque», a commenté le président, qui a commencé sa carrière à la banque comme vérificateur.

Prudence en 2008

Après avoir connu une bonne année 2007, la Banque prévoit une croissance moindre en 2008.

Ce sont les conditions difficiles qui ont cours sur les marchés financiers qui incitent à la prudence, a expliqué Réjean Robitaille. La Laurentienne veut aussi continuer d'investir dans le développement de ses affaires, ce qui peut diminuer sa rentabilité.

Après un trimestre, la performance de la banque dépasse les objectifs fixés pour 2008. «On est bien partis», a convenu le président.

L'analyste Michael Goldberg, de Valeurs mobilières Desjardins, a souligné dans un rapport récent que le titre de la Laurentienne avait profité de la déconfiture des autres banques mais que son potentiel d'appréciation reste limité.

Rémunération en argent

Ça semble aussi l'avis de plusieurs membres du conseil d'administration de la Banque Laurentienne, qui ont choisi d'être rémunérés en argent plutôt qu'en actions.

Sur les 15 membres du conseil, cinq ont choisi l'argent et trois ont choisi un montant égal d'argent et d'actions. Seulement quatre d'entre eux ont choisi une rémunération en actions seulement.

Mardi à la Bourse de Toronto, le titre de la Banque Laurentienne a fini la journée à 40,23$, inchangé par rapport à la veille. Depuis un an, la valeur de l'action a oscillé entre 31,30$ et 45,08$.