Pierre Karl Péladeau a le moral solide. Malgré les difficultés financières et la dégringolade boursière de Quebecor World (T.IQW), le grand patron de Quebecor garde espoir que ses imprimeries connaîtront bientôt des jours meilleurs.

Pierre Karl Péladeau a le moral solide. Malgré les difficultés financières et la dégringolade boursière de Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]], le grand patron de Quebecor garde espoir que ses imprimeries connaîtront bientôt des jours meilleurs.

«Il y a quelques années, Quebecor était dans une situation plus difficile et Quebecor World fonctionnait très bien», dit le président et chef de la direction de Quebecor.

«C'est l'inverse qui se produit cinq ans plus tard. Nous gardons espoir. Quebecor World est une entreprise saine qui génère des flux monétaires très importants. Elle a fait des bons investissements. Elle dispose des équipements les plus productifs. Nous entendons les mettre à profit afin de retrouver un niveau de profits.»

Quebecor World se retrouve toutefois avec une dette élevée.

«Notre couverture d'intérêts est extrêmement élevée (2,5 fois les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement -BAIIA- sur les intérêts payés par l'entreprise), mais l'entreprise n'aura plus à investir de façon considérable comme elle l'a fait par le passé car elle a terminé son plan d'investissement», dit Pierre Karl Péladeau.

Problème de liquidités

Les imprimeries de l'empire Quebecor font aussi face à un grave problème de liquidités. Cette semaine, Quebecor World a suspendu le paiement de dividendes de ses actions privilégiées.

Plus tôt en novembre, la société a dû retirer un plan de financement de 750 millions de dollars, dont 250 millions en actions. Pierre Karl Péladeau met une partie de ses problèmes sur le dos de la crise du crédit qui sévit actuellement en Amérique du Nord.

«Depuis plusieurs mois, les marchés financiers sont dans un état exécrable, dit-il. Nous avons rarement vu des marchés aussi mauvais au cours des 20 dernières années.»

En novembre, le titre de Quebecor World a perdu 74% de sa valeur boursière. À la fermeture jeudi, il s'échangeait à 2,17$ l'action. On est loin du sommet annuel de 17,25$ l'action atteint à la Bourse de Toronto en février dernier.

Pas optimiste

Tous les analystes financiers ne partagent pas l'optimisme de Pierre Karl Péladeau envers Quebecor World. Eric Mencke suggère à Quebecor de vendre ses imprimeries. Selon l'analyste de UBS, l'entreprise pourrait obtenir entre 6$ et 7$ l'action. Quebecor envisage-t-il un tel scénario?

Pierre Karl Péladeau, qui est membre du conseil d'administration de Quebecor World, a été très prudent en conférence de presse mercredi soir.

«Nous avons annoncé que le conseil d'administration de Quebecor World a fait appel à des conseillers financiers afin de regarder les différents scénarios qui s'offrent à lui, dit-il. Il est trop tôt pour faire quelque commentaire que ce soit.»