Les milliers de Canadiens qui ont fait la queue pour se procurer un iPhone ont permis à Rogers (T.RCI.B) de battre son propre record: l'entreprise a connu les meilleures ventes de son histoire pendant le week-end de lancement du 11 juillet.

Les milliers de Canadiens qui ont fait la queue pour se procurer un iPhone ont permis à Rogers [[|ticker sym='T.RCI.B'|]] de battre son propre record: l'entreprise a connu les meilleures ventes de son histoire pendant le week-end de lancement du 11 juillet.

«Nous sommes ravis des résultats préliminaires», a lancé hier Nadir Mohamed, président et chef de l'exploitation de Rogers Communications, durant une conférence téléphonique.

L'enthousiasme pour le populaire appareil d'Apple arrive à point. Les derniers mois ont été moins favorables que prévu dans le secteur du sans-fil, selon les chiffres publiés hier matin par le groupe ontarien. Les résultats ont déçu les analystes et contribué au recul de 7% du titre de Rogers à la Bourse de Toronto.

«Les secteurs du sans-fil et du câble sont arrivés en-deçà de nos attentes», a indiqué à La Presse Affaires Dvai Ghose, de Genuity Capital Markets.

La performance de Rogers apparaît bonne à première vue, mais elle perd du lustre lorsqu'on la compare avec celle de l'an dernier. Le groupe a gagné 92 000 nouveaux clients sans-fil entre le 1er avril et le 30 juin, un recul de 41% par rapport aux 133 000 enregistrés il y a un an.

Le revenu mensuel moyen par abonné, de son côté, a progressé plus lentement que les attentes des analystes. Il a grimpé de 4% pendant le trimestre, à 75,48$. Jeffrey Fan, de la firme UBS, tablait sur une hausse de 6%.

Selon les dirigeants de Rogers, l'annonce du lancement du iPhone à la fin avril explique en partie le ralentissement du nombre d'abonnements au cours des derniers mois. Plusieurs clients potentiels auraient décidé d'attendre en juillet pour se procurer le téléphone dernier cri.

La concurrence du jeune fournisseur Koodo Mobile - la filiale bas de gamme de Telus - et les nouveaux forfaits agressifs offerts par Virgin Mobile ont aussi fait mal à Rogers, croit l'expert Dvai Ghose.

Les premiers chiffres de vente officiels du iPhone devraient être connus à la fin octobre. Les analystes attendent avec impatience de savoir quelle proportion d'acheteurs seront des nouveaux clients, plutôt que d'actuels abonnés de Rogers qui ont décidé de se procurer le nouveau gadget.

Coûts élevés

L'entreprise dit s'attendre à des coûts significatifs pour pouvoir fournir le iPhone à ses clients, car elle le "subventionne" en le vendant moins cher qu'elle le paie à Apple. (Rogers vend l'appareil entre 200$ et 300$ à la signature d'un contrat de trois ans.)

«Cela mettra une pression à la hausse sur nos dépenses pendant la seconde moitié de l'exercice, à mesure que nous vendrons plus d'unités», a expliqué Ted Rogers, président et chef de la direction.

L'augmentation prévue du revenu moyen par abonné devrait toutefois contrebalancer le coût élevé des nouveaux appareils, a ajouté le dirigeant. Rogers a maintenu ses prévisions de profits inchangées pour le reste de l'année.

Malgré la performance mitigée du sans-fil, Rogers Communications a connu dans son ensemble une assez bonne progression au deuxième trimestre. Les revenus ont grimpé de 11%, à 2,8 milliards. Et les profits ont atteint 301 millions (0,47$ par action), comparativement à une perte de 56 millions l'an dernier causée par une charge exceptionnelle.

L'entreprise devra verser environ 1 milliard au gouvernement fédéral d'ici 30 jours pour payer ses nouvelles licences sans-fil obtenues au terme d'une enchère très médiatisée.

Ted Rogers s'est félicité de l'issue du processus. «Nous avons obtenu exactement ce que nous voulions au départ.»

Le titre de Rogers Communications a clôturé à 34,96$ hier à Toronto, en baisse de 2,59$. Il a reculé de 28% depuis les 12 derniers mois.