Le Groupe ADF (T.DRX), de Terrebonne, prévoit que son chiffre d'affaires va grimper «de 65% à 70%» cette année et que les profits vont suivre, grâce au carnet de commandes en hausse de 131% qui comprend notamment celle de la Freedom Tower, de New York. C'est tout un redressement.

Le Groupe ADF [[|ticker sym='T.DRX'|]], de Terrebonne, prévoit que son chiffre d'affaires va grimper «de 65% à 70%» cette année et que les profits vont suivre, grâce au carnet de commandes en hausse de 131% qui comprend notamment celle de la Freedom Tower, de New York. C'est tout un redressement.

«La récession appréhendée ne touchera pas du tout ADF», a assuré à La Presse Affaires le président du conseil et chef de la direction, Jean Paschini, après l'assemblée annuelle des actionnaires, qui l'ont applaudi.

Louis Potvin, chef de la direction financière, souligne que le «redressement commencé en 2003» donne de bons résultats depuis l'an dernier. ADF devrait ainsi embaucher «de 50 à 75 travailleurs» cette année, déclare Jean Paschini. L'effectif de 100 employés en 2006 a doublé en 2007 avant d'atteindre 300 personnes cette année.

Le chef de la direction s'attend à des revenus «de 80 à 100 millions» de dollars cette année, comparativement à 59,5 millions l'an dernier. «Avec le carnet de commandes actuel, l'objectif est déjà atteint.»

ADF n'utilise cependant encore que "de 50% à 60% de sa capacité de production, reconnaît-il, et peut toujours prendre d'autres contrats". De fait, ADF négocie des contrats de 395 millions en Amérique du Nord et à l'international, dont 40% pourraient se concrétiser. «Les profits de ces contrats doivent suivre les revenus», note le chef de la direction.

Le ralentissement économique aux États-Unis «fait chuter le secteur résidentiel seulement, dit Jean Paschini, mais pas ceux des infrastructures publiques, de l'institutionnel et du commercial. Au Canada, ADF réalise surtout des contrats en Alberta».

En deux mots, Jean Paschini a expliqué aux actionnaires qu'ADF a recentré ses activités sur les contrats de fabrication (74%), plus rentables, aux dépens de l'installation (7%), plus risquée. L'entreprise n'a signé qu'un contrat pour l'aéroport de Miami au premier trimestre, mais le carnet de commandes donne du travail pour encore 18 mois.

«L'action d'ADF est sous-évaluée», concède Louis Potvin. Jean Paschini espère que «la cote boursière va suivre la livraison régulière des bons résultats trimestriels».

De là à déclarer un dividende, il y a toutefois un pas. Jean Paschini y pense. «Là, ADF investit 14 millions dans son usine automatisée et le dividende viendra peut-être à la fin de 2008.»

Spécialisé dans les structures métalliques complexes, le Groupe ADF a plus que triplé son bénéfice net durant l'exercice terminé le 31 janvier 2008, à près de 34 millions, comparativement à 10,4 millions l'année précédente et à une énorme perte de 60,1 millions en 2003.

La dette a chuté de 61%, à 10 millions, à la suite de deux émissions d'actions d'une valeur de 19,7 millions, l'an dernier, qui ont notamment contribué au financement de l'agrandissement de l'usine à la fine pointe.

ADF a récolté 15 contrats l'an dernier, surtout aux États-Unis, mais aussi en Alberta avec la Tour EnCana de 59 étages. La Freedom Tower de 108 étages va être érigée sur le terrain des tours jumelles détruites par les attentats du 11 septembre 2001. Son antenne de 440 pieds devra être expédiée en 17 sections distinctes, souligne la vice-présidente à l'ingénierie et à l'exploitation, Carolyn Hanson.

Pour le premier trimestre terminé le 30 avril dernier, ADF a déclaré des profits de 3,2 millions, en hausse de 131%, tout comme le carnet de commandes de 148 millions et les revenus de 25,2 millions.