La liberté financière, ça fait planer. Mais attention de ne pas crasher...

La liberté financière, ça fait planer. Mais attention de ne pas crasher...

Pour arriver à destination avec vos placements REER, vous avez trois options: piloter, être copilote ou occuper le siège du passager.

«Piloter» signifie prendre les commandes de vos investissements.

«Pour faire ce choix, vous devez inévitablement avoir accumulé de l'expérience, connaître tous les instruments à votre disposition et savoir manoeuvrer», explique Louis Chasles, gestionnaire de portefeuille chez Gestion privée TD Waterhourse.

Cette description ressemble à peu de chose près à l'investisseur autonome, qui gère lui-même ses placements par l'entremise d'un courtier à escompte.

Quelque 3,1 millions de Canadiens faisaient partie de ce groupe en septembre 2007, selon les données d'Investor Economics.

Si vous êtes du nombre, ça sous-entend que vous connaissez les principes de base pouvant vous permettre d'aller où bon vous semble, quand vous voulez.

Du coup, vous ne voulez pas payer pour les services d'un professionnel financier.

«En vérité, les frais sont de trois à quatre fois moins élevés que ceux des courtiers de plein exercice», précise Nicolas Milette, président de Courtage Direct Banque Nationale.

En revanche, vos responsabilités sont énormes.

Gérer vos placements vous oblige à planifier, à assurer une surveillance continuelle, à disposer d'un bon accès à l'information, à posséder la capacité de réagir aux événements et à avoir une certaine résistance physique et nerveuse.

Malgré toutes ces qualités, vos résultats seront variables, car ils seront affectés par votre cupidité, votre talent naturel, votre émotivité, etc.

Aux commandes de votre portefeuille, vous vivrez des émotions extrêmes, tantôt transporté par la réussite; tantôt affligé par l'échec. «Dans ce siège, vous ne pouvez pas juste investir; vous devez vous investir», souligne Nicolas Milette.

Le copilote

«Le copilote, lui, possède de bonnes connaissances, se tient informé de tout ce qui se passe dans la cabine de pilotage et participe aux décisions, décrit Louis Chasles. Mais c'est le pilote, ou le conseiller en placement, qui contrôle les instruments de vol.»

Cette image illustre la réalité d'une vaste majorité d'investisseurs canadiens.

Ce rôle présuppose que vous êtes au fait de tout ce qui se produit dans le portefeuille; vous pouvez peser le pour et le contre de chaque décision et discutez de vos inquiétudes et des stratégies avec votre conseiller financier.

Étant au coeur des décisions, vous n'êtes pas à l'abri des chocs émotifs.

Par contre, votre tâche est beaucoup moins importante que celle de l'investisseur autonome, car tout le travail (recherche, négociation, etc.) est du ressort du conseiller. Et vous payez pour ce service...

Par contre, vous devez dénicher un conseiller financier qui colle bien à votre personnalité, à vos besoins et à vos avoirs.

Normalement, vous choisirez un conseiller en valeurs, qui offre pratiquement tous les placements imaginables, ou un planificateur financier, axé davantage sur les conseils.

Toutefois, comme votre rôle est plus effacé, si votre vision diverge trop de celle du conseiller financier, vous serez éventuellement obligé de chercher un nouvel équipier.

Cette situation est beaucoup plus courante qu'on ne l'imagine. Selon un sondage publié en novembre 2007 dans le magazine Objectif Conseiller, les Québécois changent en moyenne de conseiller tous les 5 ans!

Le passager

Le passager est tout simplement quelqu'un qui n'a ni l'intérêt, ni le temps, ni les connaissances requises pour piloter.

Malgré tout, c'est lui qui planifie son voyage en choisissant la compagnie aérienne, l'itinéraire le plus approprié et le prix de son siège.

Mais le portefeuille sera piloté par un gestionnaire chevronné, qui aura la responsabilité de préparer votre politique de placement et de gérer votre argent.

Par conséquent, votre rôle consistera simplement à assurer un suivi. "Avec la gestion privée ou discrétionnaire, tout est délégué, même les décisions d'achat et de vente, dit Nicolas Milette. En contrepartie, vous devez payer 1 à 2% de frais par année sur des actifs qui doivent obligatoirement dépasser les 150 000$."

En tant que passager, vous ne pouvez donc pas influencer directement les résultats finaux.

"Et, normalement, avec un gestionnaire aux commandes, vous aurez moins de mauvaises surprises à la baisse, mais vous ne frapperez pas de coup de circuit", souligne Nicolas Milette.

Le seul inconvénient, mais il est de taille, est que si des turbulences survenaient trop souvent ou si le pilote avait de la difficulté à respecter le plan établi au départ, vous pourriez vous retrouver dans une situation inconfortable, vous demandant sans cesse si vous devez ou non changer de gestionnaire