Les manufacturiers et exportateurs du Québec demandent aux gouvernements et à leurs membres d'agir rapidement pour éviter d'être submergés par le niveau croissant du dollar canadien.

Les manufacturiers et exportateurs du Québec demandent aux gouvernements et à leurs membres d'agir rapidement pour éviter d'être submergés par le niveau croissant du dollar canadien.

L'organisme, qui représente le secteur manufacturier du Québec, reconnaît que les deux paliers de gouvernement ont commencé à donner des signes encourageants pour soutenir l'investissement, mais affirme que c'est trop peu, trop lentement.

Le PDG Jean-Luc Trahan fait valoir que le huard s'est apprécié de 15 cents par rapport au dollar américain au cours des six derniers mois et que chaque sou de gain génère un manque à gagner de 400 M$ pour les manufacturiers québécois sur une base annuelle.

Or, il souligne, par exemple, que l'abolition de la taxe sur le capital annoncée par Québec n'entrera en vigueur qu'en 2011. Il note également qu'Ottawa a instauré une mesure fiscale pour des achats d'équipements amortis sur deux ans, alors que les manufacturiers n'ont pas les reins assez solides. Il affirme que la mesure devrait s'appliquer dans le cas d'un amortissement sur cinq ans.

Cependant, il admet que les manufacturiers ont leur part de blâme à porter. Ainsi, M. Trahan reconnaît que les entreprises manufacturières n'investissent pas à la hauteur nécessaire pour effectuer les gains de productivité requis, alors que la force de la devise leur permet de le faire.

Il appelle aussi ses membres à intensifier leur recherche de nouveaux marchés, car même si la force du dollar canadien rend nos produits moins compétitifs aux États-Unis, il est demeuré relativement stable face à l'euro, entre autres.

Jean-Luc Trahan ajoute que les manufacturiers doivent aussi absolument investir en recherche et développement afin de conserver un avantage technologique, sans quoi les pays émergents comme la Chine et l'Inde ne tarderont pas à les rattraper.

Il rappelle que l'industrie manufacturière représente 20% du PIB canadien et génère 75% des investissements privés en recherche et développement. Il se dit confiant de voir le secteur manufacturier passer à travers la crise, mais répète que plusieurs éléments doivent tomber en place pour qu'il demeure aussi solide.