Les stations de télé appellent ça une «free ride». Un tour de manège gratuit, pour traduire, de façon boiteuse, ce jargon publicitaire.

Les stations de télé appellent ça une «free ride». Un tour de manège gratuit, pour traduire, de façon boiteuse, ce jargon publicitaire.

C'est ce qui se passe présentement chez RDS, qui a sous-estimé l'audience des parties du Canadien en séries éliminatoires.

En bricolant sa grille de printemps, le Réseau des sports croyait qu'environ 1 182 000 fans se colleraient à leur téléviseur pour encourager le CH. Le prix du spot 30 secondes a donc été fixé selon cette prévision.

Mais, ô surprise, le hockey fracasse des records d'écoute et a rassemblé, jusqu'à présent, une moyenne de 1 556 000 sportifs de salon. Conséquence? Les annonceurs, comme Molson et ses damnés Serge, se frottent les mains: ils ont payé pour 1 182 000 téléspectateurs et RDS leur en livre environ 400 000 de plus.

«Et tout ça pour le même prix», note Jean-Pierre Giroux, vice-président médias à l'agence Touché!.

Présentement, une publicité de 30 secondes dans un match du Canadien coûte entre 12 000$ et 15 000$. Ce prix gonflera de 3000$ à 4000$ pour chaque ronde supplémentaire que franchira la troupe de Guy Carbonneau.

Et si jamais le Canadien atteint les finales de la Coupe Stanley, il commandera des tarifs dignes du Banquier ou des Boys, deux des émissions les plus chères sur le marché publicitaire québécois.

«Le Canadien a une marque très forte. Et leur marketing est excellent. Les gens embarquent et se sentent interpellés», commente Francine Marcotte, vice-présidente et directrice médias chez Cossette Média.

Autre facteur réjouissant pour les annonceurs: RDS leur offre ce qu'ils trouvent très rarement dans les séries dramatiques ou les téléromans, soit un auditoire masculin à 59%. La proportion inverse est beaucoup plus commune.

«Les constructeurs automobiles s'arrachent les spots dans le hockey», enchaîne Jean-Pierre Giroux de Touché!. Les institutions financières (Banque Scotia, Desjardins), les chaînes de restauration rapide (Mikes, A&W), les compagnies de téléphonie (Bell, Telus) et les rénovateurs (BMR, Home Dépôt) aiment aussi être vus dans les pauses publicitaires d'une partie de hockey.

Mardi soir, le hockey a encore tout dominé avec une écoute chiffrée à 1 450 000 fans, pour une imposante part de marché de 42%. En clair, ça signifie que partout au Québec, deux téléviseurs sur cinq était branchés sur RDS. Vers 21h40, 2 202 000 personnes suivaient le duel contre les Bruins de Boston.

Comme prévu, les chaînes généralistes ont de nouveau mangé leurs bas. Radio-Canada a obtenu ses meilleurs chiffres avec Virginie (550 000), La facture (570 000) et Casino (541 000).

Parenthèse, ici. Pour les lecteurs qui ont posé la question, la musique qui inspire le tueur, Daniel Jaubert (Benoît Gouin), est la Symphonie no 14 de Dmitri Chostakovitch. Le thème de cette oeuvre classique? La mort, bien sûr.

À TVA, ce fut également un mardi très tranquille, Le TVA 18 heures ayant été l'émission la plus regardée (862 000), suivie du Cercle (722 000) et d'Histoires de filles (639 000). Catastrophe chez TQS, qui a été massivement déserté.

La reprise de 450, chemin du Golf a été la plus regardée du réseau avec à peine 238 000 téléspectateurs. Ouille.