Le président et chef de la direction de la Financière Power (T.PWF), Jeffrey Orr, s'est élevé lundi contre la règle des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) voulant que la majorité des membres des conseils d'administrations des sociétés soient indépendants de l'actionnaire de contrôle.

Le président et chef de la direction de la Financière Power [[|ticker sym='T.PWF'|]], Jeffrey Orr, s'est élevé lundi contre la règle des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) voulant que la majorité des membres des conseils d'administrations des sociétés soient indépendants de l'actionnaire de contrôle.

Dans un discours prononcé à la tribune du Cercle canadien de Montréal, M. Orr a carrément accusé les ACVM, dont fait partie l'Autorité des marchés financiers (AMF) du Québec, d'avoir une «vision plutôt étroite de la réalité du monde des affaires».

Jeffrey Orr a assuré qu'il ne remettait pas en cause la nécessité pour les organismes réglementaires de se pencher sur la gouvernance d'entreprise.

Le dirigeant s'en est toutefois pris à l'idée de traiter toutes les entreprises de la même façon.

«Il n'existe pas une manière optimale et singulière de surveiller toutes les entreprises, a-t-il déclaré. Penser que les pratiques de gouvernance qui sont appropriées pour une grande entreprise ouverte et au capital diffus, comme une banque, pourraient être les mêmes que pour une compagnie de technologie émergente, ou encore pour une société industrielle bâtie et contrôlée par un entrepreneur, est tout simplement erroné.»

«M. Orr a comparé l'approche uniforme préconisée par les autorités à la peinture à numéros qui permet aux enfants d'apprendre à colorier.»

Un porte-parole de l'AMF, Frédéric Alberro, a indiqué que les entreprises avaient le choix de se conformer ou non à la nouvelle règle et que celle-ci faisait actuellement l'objet d'une révision.

Si la Financière Power décidait d'appliquer la règle, ses représentants ne pourraient plus être majoritaires au conseil de l'assureur Great-West [[|ticker sym='T.GWO'|]].

La Financière Power est pourtant l'actionnaire de contrôle de la Great-West.

Le modèle d'affaires de la Financière Power et de la société mère Power Corporation [[|ticker sym='T.POW'|]] «est directement remis en question» par les nouvelles instructions des ACVM, a soutenu Jeffrey Orr. Selon lui, la mesure touche plus de 70% des 500 plus grandes sociétés non financières ouvertes au Canada.

«Si vous détenez la majorité des actions d'une compagnie, vous devriez être en droit d'exercer un contrôle sur la compagnie», a affirmé M. Orr, en notant que la prépondérance de sociétés ayant un actionnaire majeur était un «attribut important» de l'économie canadienne.

Jeffrey Orr a reconnu que les modifications visaient à éviter la répétition de scandales semblables à celui de Hollinger, où des dépenses douteuses ont été engagées par des dirigeants liés à l'actionnaire majoritaire.

Il a cependant estimé que la règle était de nature à décourager les entrepreneurs d'inscrire leurs sociétés en Bourse.

Putnam

M. Orr a par ailleurs assuré que le redressement de la filiale américaine Putnam Investments, acquise l'année dernière, allait bon train.

Il a soutenu que la firme était peu exposée à l'actuelle crise financière aux États-Unis. Il a ajouté que la Financière Power n'était pas intéressée par des acquisitions dans le secteur, actuellement malmené, des banques d'investissement et des firmes de courtages aux États-Unis.

Outre la Great-West, la Financière Power contrôle la Corporation financière IGM (Groupe Investors, Mackenzie). Les différentes filiales de Power Corporation détiennent plus de 500 milliards $ en actifs financiers.

Le titre de la Financière Power a clôturé lundi à 35,05 $, en baisse de 2,3%, à la Bourse de Toronto.