La croissance canadienne ne franchira probablement pas le seuil de 2,2% en moyenne au cours des deux prochaines années, a indiqué, mardi, l'économiste en chef de la Banque Scotia, Warren Jestin.

La croissance canadienne ne franchira probablement pas le seuil de 2,2% en moyenne au cours des deux prochaines années, a indiqué, mardi, l'économiste en chef de la Banque Scotia, Warren Jestin.

Pourtant, la performance du Canada sera soutenue par d'importants stimulants budgétaires, de meilleurs éléments fondamentaux de la consommation et la vigueur constante des exportations de produits de base.

Au Québec, le secteur des biens connaîtra une faiblesse qui limitera la croissance à 1,7% en 2008.

L'industrie aérospatiale demeure toutefois un secteur chaud, estime l'analyste.

Les réductions de l'impôt sur le revenu des particuliers et les célébrations entourant le 400e anniversaire de la ville de Québec devraient avoir des retombées positives sur les ventes au détail, alors que la vigueur de la construction, principalement dans le secteur public, favorisera les dépenses d'investissement.

Selon M. Jestin, un affaiblissement considérable dans la production et la création d'emplois risque de caractériser le paysage économique des principaux pays développés pendant le premier semestre de 2008, et il sera suivi d'une longue période de convalescence.

M. Jestin estime notamment que le fléchissement de la demande intérieure des pays du G7 modérera la performance d'autres nations.

Il prévoit cependant que l'Inde, la Russie et un certain nombre de pays émergents continueront d'afficher une performance largement supérieure à celle des économies développées.

La croissance de la Chine pourrait s'établir en deçà de 10%, quoique l'augmentation de sa part du marché international et la vigueur de sa demande nationale devraient contribuer à maintenir le rythme de son expansion au-dessus de 10% en 2008.

Aux États-Unis, dit l'analyste, le resserrement du crédit et la récession dans la vente et la construction de logements laissent présager un nouveau recul dans la création d'emplois et les dépenses de consommation, ce qui incitera les détaillants à consentir des rabais très importants pour convaincre les acheteurs circonspects de se présenter à leur caisse.

La Réserve fédérale devrait réduire ses taux d'intérêt d'au moins un autre point de pourcentage pendant l'hiver.

«Compte tenu de la balance des paiements des États-Unis, rien ne semble indiquer que la période de dépréciation du dollar touche à sa fin» a déclaré M. Jestin.

Il ajoute que malgré l'appréciation de la devise et le ralentissement de l'activité aux États-Unis, qui ont freiné l'expansion canadienne, le relatif dynamisme des marchés des produits de base soutiendra la croissance, particulièrement dans les provinces de l'Ouest dont l'économie est liée aux ressources naturelles.

M. Jestin s'attend à ce que la Banque du Canada réduise les taux d'intérêt intérieurs d'un autre demi-point de pourcentage au cours du premier semestre de 2008. Selon lui, les paramètres économiques fondamentaux sous-jacents feront probablement en sorte que le huard continue de voler bien haut.