Les Canadiens pourront dès jeudi ouvrir un nouveau type de compte d'épargne libre d'impôt (CELI), grâce à une mesure annoncée dans le budget fédéral de 2008 mais qui tombe un peu mal pour l'économie, qui aurait au contraire besoin que les Canadiens dépensent.

Les Canadiens pourront dès jeudi ouvrir un nouveau type de compte d'épargne libre d'impôt (CELI), grâce à une mesure annoncée dans le budget fédéral de 2008 mais qui tombe un peu mal pour l'économie, qui aurait au contraire besoin que les Canadiens dépensent.

Le gouvernement conservateur a dévoilé le nouveau CELI dans le cadre de son budget du mois de février dernier, lorsque les conditions économiques étaient meilleures pour l'ensemble de la population canadienne. Il était toutefois précisé dans le document que les comptes ne pourraient être ouverts avant le 1er janvier 2009.

Le CELI permettra aux Canadiens âgés de 18 ans et plus d'ouvrir un compte d'épargne dans lequel ils pourront déposer jusqu'à 5000 $ par année, tout en voyant les intérêts sur le capital exempts d'impôt fédéral.

Les investissements admissibles incluront les certificats de placement garanti, les titres d'obligation, les fonds commun de placement ainsi que les actions placées en bourse.

Contrairement aux comptes de régime enregistré d'épargne-retraite (REER), les contributions au CELI ne seront pas déductibles d'impôt. Mais le capital et les retraits seront en revanche exempts d'impôt fédéral, et il n'y aura pas d'obligation de faire des retraits à partir d'un certain âge, comme c'est le cas pour les REER et les fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR).

L'économiste principal aux Marchés mondiaux CIBC, Benjamin Tal, prédit que les Canadiens investiront 20 milliards $ dans les nouveaux comptes d'épargne libres d'impôt en 2009, mais que ce chiffre atteindra 120 milliards $ d'ici 2013.

M. Tal dit estimer qu'une fois que seront inaugurés les comptes exempts d'impôt, ils deviendront de plus en plus populaires, parce que les épargnes fiscales motiveront les Canadiens à placer davantage d'argent là où ils en tireront des bénéfices à long terme.

«L'une des raisons pour lesquelles cette récession devient si pénible, c'est parce que le taux d'épargne était à zéro», a expliqué l'économiste.

Mais Chyanne Fyckes, gestionnaire en chef des investissements chez Stone Asset Management, a plutôt remis en question le moment choisi par le gouvernement pour mettre en place les nouveaux CELI, «alors que ce que l'on veut, c'est que les gens dépensent» pour stimuler l'économie.

Or, selon Mme Fyckes, le gouvernement conservateur aurait dû retarder la création des CELI d'au moins un an, mais il est désormais trop tard, a-t-elle affirmé.

La situation économique a effectivement connu d'importants changements en 2008, la situation s'étant détériorée depuis l'annonce de la création des CELI en début d'année.

L'indice principal à la Bourse de Toronto a baissé de 40 pour cent depuis le début de l'année 2008, les ventes et les prix des logements ont eux aussi chuté, et les compagnies ont laissé présager que la nouvelle année pourrait être l'une des plus difficiles depuis longtemps.

Le sondage mensuel mené par le Conference Board du Canada au mois de décembre a par ailleurs conclu que la confiance des consommateurs canadiens était à son niveau le plus bas depuis 1981-1982, alors que le pays connaissait sa plus grave récession de l'après-guerre.