Un autre sceptique de la première heure s'est réconcilié avec la CSeries de Bombardier (T.BBD.B).

Un autre sceptique de la première heure s'est réconcilié avec la CSeries de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]].

Il y a 15 mois, l'analyste Fadi Chamoun, de la firme UBS Securities, affirmait que le lancement de la CSeries pourrait avoir un impact négatif sur la valeur boursière de Bombardier.

«À moins que Bombardier ne s'allie avec EADS ou Boeing, ce qui est improbable selon nous, le lancement de la CSeries accroîtra le profil de risque du manufacturier sans améliorer de façon équivalente le rendement sur le capital investi», écrivait-il dans un rapport de recherche.

Dans un nouveau rapport communiqué hier, M. Chamoun indique qu'une analyse des coûts et bénéfices du projet est plutôt favorable.

«Nous estimons que l'appareil pourrait ajouter l'équivalent de 1,22 dollar par action aux entrées de fonds (free cash flow) de l'entreprise, écrit-il.

«Nous croyons que si le programme est lancé avec un appui significatif de la clientèle, ce qui est probable selon nous, il s'agira d'un catalyseur positif pour le titre de Bombardier.»

Plusieurs analystes, qui voyaient la CSeries d'un mauvais oeil, ont fini par changer d'avis devant la nouvelle version présentée par Bombardier en février dernier.

Les deux appareils de 110 et 130 places feront davantage appel aux matériaux composites que l'ancienne version et bénéficieront d'un tout nouveau moteur de Pratt&Whitney, la turbosoufflante à réducteur.

M. Chamoun souligne un autre grand avantage de la CSeries: elle est conçue spécifiquement pour le marché des appareils de 100 à 130 places.

Il ne s'agit donc pas d'un appareil plus gros, plus lourd, qu'on a raccourci pour desservir ce marché.

Grâce à ces trois avantages, la nouvelle famille devrait permettre aux transporteurs de réaliser des économies de 15% sur les coûts d'exploitation comparativement aux meilleurs appareils actuellement sur le marché.

L'analyste note cependant que la CSeries fait face à un risque sérieux, la concurrence d'Airbus, de Boeing et d'Embraer.

Il fait cependant observer qu'Airbus et Boeing sont présentement absorbés par le lancement de nouveaux appareils de grande taille, l'A380, l'A350 et le Boeing 787.

«Il semble que le lancement d'une nouvelle génération d'appareils mono-corridor, qu'on attendait pour 2013-2015, ait glissé à 2015-2016, ce qui laisse à Bombardier une fenêtre pour mettre en marché sa CSeries.»

Il indique que l'Embraer 190 et l'Embraer 195 constituent de «formidables concurrents» pour le C110 (l'appareil de 110 places de la CSeries), mais que les avantages de coûts de la nouvelle famille de Bombardier et les points communs avec le C130 devraient permettre à la CSeries de se tailler une place.

M. Chamoun ajoute que le moteur de Pratt&Whitney constitue un autre risque: qu'arrivera-t-il si un autre motoriste arrive avec un moteur plus performant d'ici quelques années?

Les technologies développées par les autres motoristes n'ont toutefois pas encore fait leurs preuves et Pratt&Whitney fait valoir qu'il améliorera son moteurs avec les années.

L'analyste se demande finalement si le budget de 2,5 milliards US prévu par Bombardier pour la conception de la nouvelle famille est bien réaliste.

«Le budget de recherche et développement peut être optimiste, compte tenu du fait que le programme est sous-tendu par de toutes nouvelles technologies.»