Le premier constructeur automobile japonais, Toyota (TM), n'espère plus être le premier à vendre 10 millions de véhicules dans le monde dès 2009, à cause d'une conjoncture défavorable.

Le premier constructeur automobile japonais, Toyota [[|ticker sym='TM'|]], n'espère plus être le premier à vendre 10 millions de véhicules dans le monde dès 2009, à cause d'une conjoncture défavorable.

L'entreprise mise plutôt sur une conduite en souplesse et sur ses technologies pour avancer dans la tempête.

La flambée des prix des hydrocarbures et des matières premières ainsi que la tendance à la stagnation ou à la baisse des ventes aux États-Unis, au Japon et en Europe, sur fond de ralentissement économique, ont eu raison des ambitions initiales du groupe.

Toyota, qui englobe les marques Toyota, Lexus, Daihatsu et Hino, rêvait initialement d'écouler 10,4 millions de véhicules au niveau mondial au cours de l'année prochaine, un chiffre ramené jeudi à 9,7 millions.

La barre symbolique des 10 millions d'unités vendues dans le monde par un seul groupe automobile en une seule année n'a encore jamais été franchie, même si l'américain General Motors [[|ticker sym='GM'|]] l'a approchée à plusieurs reprises, avant que ses gros gabarits ne connaissent les affres du pétrole cher et la concurrence des moins gourmandes voitures japonaises.

«Nous ne sommes pas encore en mesure d'établir des prévisions de ventes précises au-delà de 2009, nous sommes en train d'étudier les tendances dans les différentes régions du monde», souligne le PDG de Toyota, Katsuaki Watanabe.

Tout en reconnaissant affronter des «changements conjoncturels très rapides», la direction de Toyota dit avoir élaboré un plan stratégique malléable pour y faire face.

«Nous allons nous concentrer sur une offre à fort potentiel de croissance et manoeuvrer de façon flexible», résume M. Watanabe.

La tactique est variable selon les zones de clientèle.

Aux États-Unis, premier marché mondial mais en forte décrue, car affaibli par la crise financière et l'inflation, Toyota envisage une redistribution de sa production dans ses différentes usines, au profit de véhicules moins gros et moins voraces, dont ceux à motorisation hybride (électricité et carburant).

En Europe, le numéro un nippon estime que la clef de la croissance réside dans les performances environnementales via la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

«D'ici la fin de 2009, nous allons introduire 18 véhicules répondant à cet impératif sur le marché européen», annonce M. Watanabe.

Le groupe se met aussi en ordre de marche pour profiter à plein de la «rapide progression de la demande dans les pays émergents», notamment en Inde et au Brésil où il ne contrôle actuellement que 3% du marché alors que la demande grimpe en flèche, «surtout pour les petites voitures».

«Nous allons faire notre vraie entrée sur ces marchés avec de fortes ambitions», promet le PDG.

Toyota ouvrira une usine en Inde en 2010 et une autre au Brésil l'année suivante, sites où seront produits des nouveaux modèles spécialement développés pour coller aux attentes des clients locaux, «sans compromis sur les standards de qualité».

En Chine et en Russie, le groupe de Nagoya (centre) prévoit d'étendre grandement ses réseaux de concessionnaires pour doper les ventes.

Au Japon enfin, «notre patrie», Toyota considère qu'il doit se démarquer par des produits-phares et particulièrement sophistiqués face à des concurrents (Honda, Nissan, etc.) très imaginatifs.

Quelle que soit la région du monde, le fleuron nippon souligne que sa puissance technologique constitue sa bouée pour garder la tête hors de l'eau alors que ses rivaux américains boivent la tasse.

S'il est atteint, le nouvel objectif de 9,7 millions de véhicules vendus en 2009 marquera une augmentation de +2,1% par rapport à 2008.