Le PDG de CAE, Robert Brown, a obtenu 17,5 millions de dollars pour son travail au cours de la dernière année. Sa rémunération est trois fois supérieure à celle de l'année précédente (5,8 millions).

Le PDG de CAE, Robert Brown, a obtenu 17,5 millions de dollars pour son travail au cours de la dernière année. Sa rémunération est trois fois supérieure à celle de l'année précédente (5,8 millions).

C'est ce qu'indique la circulaire de direction de l'entreprise de Montréal qui conçoit des simulateurs de vol. Le document a été rendu public à la fin de la semaine dernière.

Deux éléments ont contribué à faire exploser la paye de M. Brown. D'abord, le gestionnaire a exercé des options d'achats d'actions, ce qui lui a procuré 1,6 million de dollars. Ensuite, il a monétisé des DNR -titres basés sur la valeur des actions de CAE- pour un total de 5,5 millions. Ces DNR ne peuvent être exercés qu'avec l'atteinte d'un certain rendement à long terme.

En plus de ces quelque 7 millions, Robert Brown a touché un salaire de base de 1 million, une prime à court terme de 2,5 millions et des «droits différés à la valeur d'actions à long terme (DLT)» de 3,3 millions. En 2008, CAE a également dépensé 1,4 million pour garnir le régime de retraite de Robert Brown et quelque 150 000$ pour diverses allocations (avantages sociaux, voiture, etc.).

Malgré ces nombreux éléments de rémunération, pour la plupart basés sur le rendement, il appert que la structure salariale de CAE n'était pas adéquate pour récompenser M. Brown en 2008. Le conseil d'administration de CAE lui a en effet octroyé une prime spéciale de 2 millions pour son «apport extraordinaire». Grand total 2008:17,5 millions (l'addition diffère du total en raison des arrondissements).

Croissance intéressante

CAE a connu une croissance intéressante depuis l'arrivée en poste de Robert Brown, en 2004. Cette progression a d'ailleurs valu à CAE le titre d'entreprise de l'année du Journal Les Affaires.

Au cours du dernier exercice, le volume d'affaires de l'entreprise a atteint 1,4 milliard, un bond de 400 millions sur trois ans. Les profits ont suivi la même courbe. Au cours des 12 mois terminés le 31 mars 2008, le bénéfice par action a atteint quelque 60 cents. Il y a trois ans, CAE avait engrangé une perte de 81 cents par action.

Depuis un an, l'action de CAE a toutefois reculé de 21%, passant de 14,45$ à 11,35$ hier. Le titre avait cependant progressé de façon importante au cours des deux années précédentes et, par conséquent, l'action est en hausse de quelque 62% sur trois ans.

Deux fois plutôt qu'une

Fait particulier, en 2008, CAE a choisi d'octroyer à Robert Brown deux années de DLT plutôt qu'une (l'équivalent de 3,3 millions de dollars plutôt que 1,7 million). Les DLT de 2009 ont en effet été versés à Robert Brown en novembre 2008 plutôt qu'en juin 2009.

La porte-parole de CAE, Nathalie Bourque, n'a pas d'explications précises pour ce devancement de l'octroi. Il a été fait à l'automne, dit-elle, dans la foulée de «l'entente pour la prolongation du mandat de M. Brown». Mme Bourque nous assure que Robert Brown ne touchera d'autres DLT pour l'exercice 2009, qui se termine le 31 mars. Les DLT, précisons-le, seront pleinement monnayables lorsque M. Brown, qui a 63 ans, prendra sa retraite.