Les responsables français ont nettement revu à la baisse lundi leurs ambitions pour la croissance, espérant «un peu plus de 1%» cette année, ce qui laisse planer le doute sur la capacité de la deuxième économie de la zone euro à contenir son lourd déficit public.

Les responsables français ont nettement revu à la baisse lundi leurs ambitions pour la croissance, espérant «un peu plus de 1%» cette année, ce qui laisse planer le doute sur la capacité de la deuxième économie de la zone euro à contenir son lourd déficit public.

Alors que le PIB a connu une baisse de 0,3% au deuxième trimestre, le Premier ministre François Fillon, a déclaré, au sujet du chiffre pour l'année: «Je pense que ce sera au moins 1%, j'espère que ça sera un peu plus de 1%».

Cette révision est des plus brutales puisque le gouvernement tablait jusqu'alors sur une croissance comprise entre 1,7% et 2% pour 2008, un chiffre jugé non «tenable» par des économistes depuis des semaines.

«Nous sommes frappés par une décélération de l'économie mondiale qui est très, très sérieuse», a justifié le chef du gouvernement.

L'aveu de François Fillon est particulièrement lourd de conséquences pour les finances publiques, le budget 2008 ayant été bâti voici près d'un an sur une hypothèse de croissance de 2,25%.

«Nous faisons tout ce que nous pouvons (...) Je ne peux pas imaginer que la France dépasse à nouveau la barre des 3% du PIB» de déficit public autorisée par Bruxelles, a dit la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Mais le rapporteur de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, avait estimé cet été qu'en cas de croissance inférieure à 1,7%, le déficit public pourrait atteindre voire dépasser la barre des 3%.

Le Parti socialiste a demandé «immédiatement» des explications sur la situation «réelle» des finances publiques, évoquant un «budget insincère». Il a appelé le gouvernement à la plus grande «discipline» pour éviter un nouveau rappel à l'ordre de Bruxelles, au moment même où la France assure la présidence de l'UE.

M. Fillon avait écarté il y a deux semaines toute idée d'un plan de relance de la France et appelé à une «action coordonnée» des pays européens. Le PIB a baissé de 0,2% au deuxième trimestre dans la zone euro, menacée de récession.