Le cours du baril de pétrole a chuté sous le seuil de 110 $ lundi à Londres et l'a frôlé à New York, son plus bas niveau depuis début mai, après l'annonce d'un affaiblissement de l'ouragan Gustav qui menaçait les installations pétrolières du Golfe du Mexique.

Le cours du baril de pétrole a chuté sous le seuil de 110 $ lundi à Londres et l'a frôlé à New York, son plus bas niveau depuis début mai, après l'annonce d'un affaiblissement de l'ouragan Gustav qui menaçait les installations pétrolières du Golfe du Mexique.

Vers 10H30 HAE, le baril s'échangeait en baisse de 4,06 dollars à Londres, à 109,99 $ sur l'Intercontinental Exchange de Londres (ICE), après avoir plongé jusqu'à 109,20 $, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis le 1er mai.

Le marché a réagi à l'annonce d'un affaiblissement de l'ouragan Gustav: celui-ci a été rétrogradé lundi de la catégorie 3 à la catégorie 2 sur une échelle qui en compte 5, selon le Centre national des ouragans à Miami (NHC).

Depuis leur record à 147,50 $ le baril atteint le 11 juillet, les prix du pétrole ont perdu plus de 38 $.

Considérée par les opérateurs comme un seuil de résistance important, la barre des 110 $ n'avait pas été enfoncée depuis le 2 mai.

À New York, les prix sont descendus jusqu'à 110,63 $ sur le marché électronique, le marché étant fermé lundi.

«La réaction du marché est extrêmement prudente, il faut bien le dire», ont commenté les analystes du courtier américain Cameron Hanover. Selon eux, «les meilleures explications (à cette passivité du marché) sont le raffermissement du dollar, le déclin persistant de la demande, et la tendance à la baisse du marché ces derniers temps».

Dominé par la crainte d'une baisse de la demande, le marché semble plus sensible aux nouvelles baissières qu'aux menaces pouvant, comme l'ouragan Gustav, perturber la production.

Les transactions pétrolières sont également très influencées par la valeur du dollar. Or, lundi matin, le dollar montait face à l'euro, érodant le pouvoir d'achat des investisseurs pour le pétrole vendu en devises américaines.

Pour Veronica Smart, analyste du cabinet Energy Information Centre, l'apathie du marché s'explique avant tout par la fermeture du marché new-yorkais pour cause de Fête du travail.

«Le marché réagit très peu «car les échanges sont fermés aux Etats-Unis et les courtiers européens préfèrent attendre leur retour avant de prendre des positions», avance-t-elle.

Qualifiée par le maire de la Nouvelle-Orléans de «tempête du siècle», l'ouragan Gustav aurait pourtant pu déclencher une forte hausse des prix. Il pourrait endommager les installations du Golfe du Mexique - qui avaient été presque entièrement détruites en août 2005 par le passage des ouragans Katrina et Rita.

La menace de l'ouragan a entraîné l'arrêt presque complet depuis dimanche des activités pétrolières et gazières du Golfe du Mexique, soit une perte de production de 1,3 million de barils par jour de pétrole, et 210 millions de mètres cubes de gaz naturel par jour.

Pas d'intervention en vue de l'OPEP

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne devrait pas toucher à sa production lors de sa réunion du 9 septembre à Vienne, a estimé Choukri Ghanem, président de la compagnie pétrolière nationale libyenne, qui tient lieu de ministre du Pétrole.

«Nous ne ferons probablement rien», a affirmé M. Ghanem, interrogé par l'AFP par téléphone.

Il a estimé que le marché était «bien approvisionné voire peut-être un peu trop approvisionné», refusant par ailleurs de se prononcer sur le niveau actuel des prix.

«Je serai très étonné que l'Opep touche à son offre» lors de la réunion du 9 septembre, a par ailleurs dit par téléphone à l'AFP une source proche du gouvernement du Nigeria, autre pays membre du cartel.

«Ils ne peuvent pas baisser la production» avec une économie mondiale chancelante ni «l'augmenter alors que les prix baissent», a-t-il expliqué.