La Russie n'a pas l'intention de perturber l'approvisionnement en énergie vers l'Europe à des fins politiques, a estimé vendredi William Ramsey, numéro deux de l'Agence internationale de l'Energie, interrogé par l'AFP.

La Russie n'a pas l'intention de perturber l'approvisionnement en énergie vers l'Europe à des fins politiques, a estimé vendredi William Ramsey, numéro deux de l'Agence internationale de l'Energie, interrogé par l'AFP.

«Il semble clair que la Russie n'a pas l'intention de perturber» l'approvisionnement énergétique vers l'Europe, qui dépend largement de Moscou pour sa consommation de pétrole et gaz, a déclaré M. Ramsey.

«Pendant toute la période d'hostilités» militaires entre la Russie et la Georgie début août, «les Russes ont fait très attention à ne rien endommager» sur le passage de l'oléoduc et du gazoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, «je pense que c'est un message à l'attention des Azéris et des Turcs indiquant qu'ils ne veulent pas s'en prendre à ces infrastructures», a-t-il ajouté.

Il admet cependant que les tensions géopolitiques entre la Russie et la Géorgie vont certainement «refroidir un peu les investisseurs», notamment dans le secteur énergétique.

Le projet pan-européen de gazoduc Nabucco, conçu pour diminuer la dépendance de l'Europe au gaz russe, et dont l'une des branches doit démarrer à la frontière turco-géorgienne, devrait en particulier pâtir du regain de tensions dans le Caucase.

«Cela va au mieux retarder le projet», a-t-il affirmé, jugeant même que le projet Nabucco «était déjà mort ou presque mort» avant le début des affrontements entre la Russie et la Géorgie.

Par ailleurs, M. Ramsey a indiqué que, si le passage de l'ouragan Gustav devait engendrer des destructions dans le Golfe du Mexique et perturber l'approvisionnement en provenance de cette zone, l'AIE puiserait «bien entendu» dans ses réserves stratégiques pétrolières.

Il a rappelé que l'AIE, qui dépend de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) et défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, a «réagi rapidement» après le passage de l'ouragan Katrina en 2005, même s'il dit «espérer que les infrastructures du Golfe du Mexique ont été mieux protégées» depuis de tels événements climatiques.

M. Ramsey demande également à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui se réunit le 9 septembre à Vienne, «de maintenir sa production inchangée».