Une page d'histoire se tourne à Belgoville. L'un des berceaux de Shawinigan, quartier intimement lié aux destinées de la Belgo, est en deuil de cette énorme machine qui lui a donné vie.

Une page d'histoire se tourne à Belgoville. L'un des berceaux de Shawinigan, quartier intimement lié aux destinées de la Belgo, est en deuil de cette énorme machine qui lui a donné vie.

La fumée blanche qui sort des cheminées de la papetière fait partie intégrante du paysage du secteur Belgoville depuis le début du 20e siècle. Difficile d'ignorer, du haut de ce quartier surélevé, le monstre métallique qui a rythmé la vie de ses résidants.

Pourtant, le boucan quotidien sera bientôt chose du passé. Tous s'entendent pour dire qu'on aurait préféré une sécurité d'emploi à la tranquillité.

"C'est plate d'entendre toujours le bruit, mais il ne faut pas oublier que c'est ça qui nous fait vivre", constate Carole Tremblay.

Son conjoint Roger Tremblay a appris hier, par sa fille, puis par les médias, qu'il perdra son emploi des 34 dernières années. La maison du couple surplombe l'usine où le grand-père et le père de M.Tremblay ont également trimé dur. C'est toute une vie qui s'envole, mais aussi une page qui se tourne pour la région entière, croit le travailleur de 56 ans.

Celui qui a été conseiller de Baie-de-Shawinigan envisage avec appréhension les conséquences de cette fermeture sur l'économie et le marché immobilier. "Ça ne sera pas rose", laisse-t-il tomber, se demandant du même coup comment s'effectuera sa propre transition vers une préretraite à laquelle il a droit, contrairement à d'autres.

À Belgoville, les voisins se connaissent. Beaucoup d'entre eux travaillent ou ont travaillé au sein des murs de la papetière.