Saputo (T.SAP) a annoncé lundi qu'elle entame des procédures judiciaires en diffamation - conjointement avec son fondateur, Lino Saputo - contre La Presse et The Globe and Mail et leurs journalistes, relativement au contenu d'articles parus en décembre qui associaient M. Saputo à la mafia italienne.

Saputo [[|ticker sym='T.SAP'|]] a annoncé lundi qu'elle entame des procédures judiciaires en diffamation - conjointement avec son fondateur, Lino Saputo - contre La Presse et The Globe and Mail et leurs journalistes, relativement au contenu d'articles parus en décembre qui associaient M. Saputo à la mafia italienne.

Une poursuite pénale en diffamation a aussi été intentée en Italie contre l'hebdomadaire L'Espresso et ses journalistes, relativement à des articles publiés le 22 novembre 2007.

«Les articles de journaux contenaient de fausses allégations concernant M. Lino Saputo et Saputo Inc. et nous ne tolérerons pas la propagation d'informations erronées et trompeuses nuisant à notre nom, notre réputation et nos intérêts commerciaux», a indiqué le PDG Lino Saputo fils.

Le PDG affirme que, contrairement à ce qu'ont rapporté certains médias, M. Saputo père n'a jamais fait l'objet d'une enquête en Italie; qu'il n'a jamais eu de lien avec la mafia italienne, la mafia sicilienne ou toute autre organisation criminelle, et qu'il n'a jamais participé à une opération de blanchiment d'argent ou commis d'actes criminels de quelque nature que ce soit.

Saputo ajoute aussi que M. Saputo n'a jamais eu de lien avec le parrain présumé de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto, ou avec Mariano Turrisi, un individu qui est sous enquête pour fraude en Italie.

Les procédures judiciaires italiennes contre Turrisi auraient déjà permis d'établir qu'il a utilisé le nom de Saputo pour faire croire que les deux sociétés sous sa gouverne - Made in Italy Spa et Made in Italy Inc - puissent être achetées par M. Saputo, mais qu'il n'existe aucun lien entre les deux hommes.

Turrisi a aussi incorporé une société aux États-Unis sous le nom de Saputo Enterprises.

Dans leurs éditions du 12 décembre, les quotidiens La Presse et The Globe and Mail rapportaient que le nom de M. Saputo est mentionné dans une enquête de la police italienne relativement à des allégations qui concernent une opération de blanchiment d'argent totalisant 600 M$.

Mais lors d'une entrevue accordée à La Presse Canadienne la journée même de la parution de ces articles, M. Saputo - le fondateur de la plus importante entreprise canadienne du secteur de la transformation laitière - invitait la Gendarmerie royale du Canada à lui parler des allégations qui le reliaient à la mafia italienne.

«Je les invite à venir me voir pour que, une fois pour toutes, je puisse dissiper le nuage qui plane au-dessus de moi», avait-il déclaré à ce moment, avant d'ajouter que les autorités italienne et canadienne n'avaient jamais demandé à le rencontrer.

L'Espresso écrivait en novembre que Mariano Turrisi a été arrêté le 22 octobre dernier relativement à une opération pour blanchir 600 millions $ pour Vito Rizzuto.

L'article a été écrit en collaboration avec Antonio Nicaso, un journaliste canadien considéré comme un spécialiste de la mafia.

Durant une opération d'écoute électronique, Mariano Turrisi parle du «roi du fromage» avec un autre homme qui a été arrêté par les autorités italiennes.

M. Saputo soutient qu'il ne connaît pas Turrisi, qu'il ne l'a «jamais rencontré, jamais vu» et qu'il ne lui a «jamais parlé».

Il affirme aussi qu'il n'a «rien eu à voir avec Vito Rizzuto, pas plus que commercialement ou socialement».