Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a rassuré lundi les investisseurs de la riche région pétrolière du Golfe que les États-Unis demeuraient ouverts aux fonds souverains.

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a rassuré lundi les investisseurs de la riche région pétrolière du Golfe que les États-Unis demeuraient ouverts aux fonds souverains.

«Comme nous recherchons de nouveaux marchés à l'étranger, les États-Unis garderont leurs marchés locaux ouverts à l'investissement des firmes privées et des fonds souverains», a déclaré M. Paulson dans un discours aux Émirats arabes unis.

Ce discours était la dernière étape d'une tournée dans trois pays arabes du Golfe.

«Nous rejetons les mesures qui pourraient nous isoler de l'économie mondiale», a-t-il ajouté à Abou Dhabi, membre de la fédération des Emirats et dont le gouvernement local contrôle un fonds de plusieurs centaines de milliards de dollars.

M. Paulson a relevé l'inquiétude de la région en raison de l'affaire de Dubai Ports World.

Le congrès américain, invoquant des raisons de sécurité, avait alors obligé cet opérateur du gouvernement de Dubaï à renoncer à l'acquisition de six ports américains dans le cadre du rachat en 2006 de l'opérateur britannique P&O, pour 6,9 G$ US.

«Certains (investisseurs du Golfe) s'inquiètent d'un sentiment croissant de protectionnisme aux États-Unis et ils s'inquiètent en particulier du fait que la position américaine sur les investissements du Moyen-Orient a été durablement affectée par l'affaire de DP World», a-t-il dit.

Le secrétaire au Trésor a ajouté que les fonds souverains s'inquiétaient aussi de la demande faite par Washington au Fonds monétaire international (FMI) pour qu'il fixe des normes aux investissements de ces fonds, affirmant que cette initiative était destinée à contrer les appels à des restrictions sur ces investissements.

«Afin de continuer à bénéficier des investissements des fonds souverains, nous avons proposé au FMI de définir un ensemble de meilleures et crédibles pratiques à ces fonds. Le FMI doit présenter ces recommandations à l'automne», a-t-il dit.

«Notre initiative a suscité chez les responsables de certains fonds souverains l'inquiétude que nous cherchions à limiter le champ de leurs activités», a-t-il expliqué.

«En fait, notre but est tout à fait le contraire. Nous essayons d'étouffer les appels à des restrictions, en exhortant les fonds souverains à adopter de meilleures pratiques (...) afin de contribuer à contenir les inquiétudes concernant l'opacité et les risques», a encore dit le secrétaire au Trésor.

Certains membres de l'Union européenne, notamment l'Allemagne, sont favorables à une restriction des activités des fonds d'États, soupçonnés de servir des intérêts autres que financiers, surtout dans les secteurs stratégiques comme l'énergie ou les communications.

Selon la presse allemande, Berlin a finalisé un projet de loi sur le contrôle des investissements de ces fonds, qui permettrait au gouvernement d'examiner toute prise de participation d'au moins 25% d'un fonds d'État dans une entreprise allemande, quel que soit le secteur d'activité.