La mère Teresa du Québec, Chantal Lacroix, est passée en mode attaque lundi en déposant une poursuite de 1 458 078,75 $ contre les futurs ex-propriétaires de TQS, le groupe Cogeco (T.CGO).

La mère Teresa du Québec, Chantal Lacroix, est passée en mode attaque lundi en déposant une poursuite de 1 458 078,75 $ contre les futurs ex-propriétaires de TQS, le groupe Cogeco [[|ticker sym='T.CGO'|]].

L'animatrice et patronne des Productions Kenya exige le remboursement de 846 078,75 $ en frais de licence et coûts de production pour son talk-show 90 minutes de bonheur, en plus des 612 000 $ prévus dans un contrat la liant à TQS depuis 2005. Alors, qui donnera au suivant dans cette saga juridico-télévisuelle ?

En lisant la poursuite, qui tient sur quatre pages, on constate que les relations n'ont pas été très harmonieuses entre Chantal Lacroix et TQS au cours des derniers mois. La rousse animatrice allègue avoir bouclé, le 21 avril 2005, une entente pour la production et l'animation d'émissions sur les ondes de TQS. Cet accord a été reconduit le 9 juillet 2007, soutient le camp Lacroix.

Jusqu'ici, c'est l'harmonie entre le Mouton noir et sa star. Une première source de mésentente survient le 18 décembre 2007, quand TQS a annoncé son insolvabilité, déclenchant une cascade de mauvaises nouvelles.

Le 10 janvier 2008, TQS a averti Chantal Lacroix qu'il repoussait à une date indéterminée la diffusion de 90 minutes de bonheur «et qu'il serait hasardeux d'en poursuivre la production». Cinq jours plus tard, Chantal Lacroix répliquait par une mise en demeure afin que TQS la paie. En vain.

Le 18 janvier 2008, TQS a résilié unilatéralement tous ses contrats avec Chantal Lacroix, lit-on dans la poursuite. La riposte a été immédiate, l'animatrice rappelant aux patrons du Mouton noir qu'ils lui de-vaient encore près de 1,5 million.

Une semaine plus tard, TQS suggérait à sa vedette d'attendre «le dénouement de la réorganisation» de la station, que Julien et Maxime Rémillard de Remstar souhaitent racheter. Pas question, a rétorqué Chantal Lacroix, qui a exigé un paiement «sur-le-champ».

Ni Chantal Lacroix ni son avocat, Yves Robillard, n'ont rappelé La Presse mardi. Dans le camp opposé, «on considère que Cogeco a rempli ses obligations», soutient la porte-parole du câblodistributeur, Marie Carrier.

«Nous allons contester la poursuite entièrement. L'entente de 2005 avec Chantal Lacroix a été remplacée par une autre, en 2007, qui n'avait rien à voir avec Cogeco», ajoute-t-elle.

Les déboires financiers de TQS ont forcé Chantal Lacroix à mettre à la porte plusieurs employés de sa boîte, Productions Kenya.

Nos étés s'éteint

C'est la semaine des adieux déchirants. Après Rumeurs, qui a publié son dernier numéro lundi, c'est au tour de Nos étés de fermer pour de bon les grands volets de bois du domaine des Salines.

Programmez vos magnétoscopes à 21 h ce soir pour cette grande finale d'une de nos dernières sagas historiques télévisuelles.

À Cap-sur-mer, la commune d'Évelyne (Julie Le Breton) se vide, Sylvio (Mathieu Grondin) s'enfonce dans la criminalité et la délinquance, Laure-Lou (Viviane Audet) se détache de sa mère qui l'aime mal, tandis que Bernard (Pierre-Luc Brillant) choisit le bonheur, se fichant des commérages du village.

Voilà, sans dévoiler de gros punch, la trame de la fin de l'été 1966.

Les intrigues les plus intéressantes se dénoueront, bien sûr, à l'été 2007, où Marie (Isabelle Blais) reprend possession de la villa. Enceinte jusqu'au cou, son enfant portera en lui - ou en elle ? - le destin des trois premières femmes qui ont vibré aux Salines.

Et attendez de découvrir le prénom que donnera Marie à son enfant. Une des dernières scènes de la série, filmée par Sophie Lorain avec beaucoup de doigté, ramènera les six aïeules - toutes vêtues de rouge pétant - dans une grande fête aux Salines en l'honneur de ce nouveau-né.

Étalée sur quatre saisons, Nos étés a été une série ambitieuse et innovatrice, qui a changé la façon dont on raconte des histoires à la télé québécoise, notamment par l'habile entrelacement des retours dans le passé et des sauts dans le futur. Oui, en manquant un épisode, on perdait parfois le fil de l'histoire, mais on le rattrapait toujours, grâce à l'écriture fluide d'Anne Boyer et Michel d'Astous.

La complexité et la densité de Nos étés ne m'ont jamais rebuté. Trop souvent, les réseaux sous-estiment l'intelligence des téléspectateurs. Une pratique désolante.

Nos étés, qui changeait de réalisateur à toutes les époques, nous aura aussi ramené de superbes images du Bas-du-Fleuve. Et la musique, omniprésente, nous envoûtera longtemps.

Parmi les réserves, j'ai eu de la difficulté à adopter le couple Anaïs-André-Jules en 1966, campés trop froidement par Marie Gignac et Gilles Renaud. Où se trouvaient la passion et le feu qui habitaient ces personnages à l'époque où Maude Laurendeau et Marc-André Grondin les défendaient ?

Mais en entendant La forêt des mal-aimés dans cet ultime épisode, j'ai esquissé un sourire. Si Pierre Lapointe réussit à se faufiler à TVA, c'est un signe encourageant pour la suite des choses, non ?