Les grandes manoeuvres ont commencé à Malartic. Hier à 5h, on a déménagé les deux premières maisons d'un quartier de 205 résidences qui sera entièrement déplacé afin de laisser place à l'immense mine d'or à ciel ouvert du projet Canadian Malartic.

Les grandes manoeuvres ont commencé à Malartic. Hier à 5h, on a déménagé les deux premières maisons d'un quartier de 205 résidences qui sera entièrement déplacé afin de laisser place à l'immense mine d'or à ciel ouvert du projet Canadian Malartic.

La Corporation minière Osisko pense avoir découvert sous le quartier du sud de la ville abitibienne une réserve de 8,4 millions d'onces d'or. Osisko croit tellement au potentiel aurifère du projet qu'elle a décidé de faire de la place dès maintenant pour la fosse de plus de 1,5 kilomètre carré, avant même d'avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires à l'ouverture de la mine.

Osisko a débloqué 82 millions de dollars et organisé 19 rencontres publiques dans les deux dernières années pour mener à bien le processus qui comprend le déplacement de maisons, l'achat de propriétés et la reconstruction de cinq bâtiments institutionnels.

Pour l'instant, 170 propriétaires ont accepté de faire parti du programme de déménagement, qui devrait s'étendre sur 18 mois. Chaque citoyen relogé recevra une compensation de 5000$.

D'autres citoyens ont choisi de vendre leur propriété à Osisko. Éric Robitaille est l'un d'entre eux. Il se dit bien satisfait de la manière dont Osisko a informé et traité les citoyens touchés. «Au début, les gens étaient très inquiets, mais ils sont plus rassurés aujourd'hui. Ils sont plus à l'aise avec la situation.»

«Sur 205 résidences, on a un taux d'acceptation de 95%», se réjouit d'ailleurs le vice-président et chef des finances d'Osisko, Bryan Coates. Il ajoute que l'entreprise continue de négocier avec les autres personnes.

Des études qui restent à faire

Une autre citoyenne contactée par La Presse Affaires, Rachel Rivard, est plutôt amère à l'idée de déménager de force.

Elle déplore que le programme s'enclenche alors que «les études d'impact ne sont pas encore complétées».

De fait, Osisko n'a pas encore obtenu toutes les autorisations nécessaires pour la construction de la mine.

L'étude d'impact environnemental devrait être terminée en septembre, et Osisko prévoit passer devant le Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE) au tournant de l'année.

«Nous avons un rythme d'exécution assez dynamique, dit-il. On a acquis des pièces d'équipement et commencé certains travaux avant la décision finale. Mais c'est un risque calculé, un risque qui nous permet d'établir notre objectif de production en 2011.»

Osisko est confiant de pouvoir aller de l'avant. «Malartic est une ville minière, et notre projet est situé sur une ancienne mine, souligne Bryan Coates. Notre approche est très responsable.»

Il cite en exemple la technique des résidus épaissis (assèchement des résidus pour réduire la zone d'impact), de même que la création d'un «mur vert» afin de créer un tampon entre la ville et la fosse.

Selon l'échéancier prévu, les résultats du calcul de ressources mesurées et indiquées seront publiés ce mois-ci. Osisko devrait terminer les études de faisabilité au quatrième trimestre.

Osisko veut lancer la construction des installations vers la fin du premier trimestre ou le début du deuxième trimestre de 2009. «On espère faire couler de l'or vers la fin de 2010», indique Bryan Coates.

LE PROJET CANADIAN MALARTIC

Exploitant : Corporation minière Osisko

Investissement en capital :

760 millions de dollars

Taille du puits d'extraction (à la fin de sa vie) : 2 kilomètres de longueur, 780 mètres de largeur et 380 mètres de profondeur

Taux d'extraction quotidien : 55 000 tonnes de roche minéralisée

Potentiel estimé : 8,4 millions d'onces d'or

Durée de vie : 15 à 20 ans