L'entreprise qui doit relancer l'industrie des courses de chevaux au Québec ne réussit pas à faire ses frais. L'an dernier, Attractions hippiques dit avoir perdu 18 millions $.

L'entreprise qui doit relancer l'industrie des courses de chevaux au Québec ne réussit pas à faire ses frais. L'an dernier, Attractions hippiques dit avoir perdu 18 millions $.

«On s'en va vers un autre déficit cette année», a indiqué hier au Soleil le porte-parole d'Attractions hippiques, Jean-Paul Lejeune.

Propriété du sénateur Paul J. Massicotte, l'entreprise gère depuis l'an dernier les hippodromes de Québec, de Trois-Rivières, de Montréal et d'Aylmer.

En retour, le gouvernement du Québec verse à Attractions hippiques 22 % des revenus générés par les 1900 appareils de loterie vidéo (ALV) situés dans les Ludoplex et les hippodromes.

Or, voilà, l'achalandage prévu dans les Ludoplex de Québec et de Trois-Rivières n'est pas au rendez-vous. Depuis décembre, le Ludoplex de Québec peine à réaliser 50 % de ses objectifs prévus.

Programme réduit

Comme les revenus ne sont pas là et qu'elle perd beaucoup d'argent, Attractions hippiques a réduit considérablement ses dépenses récemment.

Le mois dernier, l'entreprise a annoncé une réduction de 40 % des courses à l'hippodrome de Québec et de Trois-Rivières. Elle parle même de ne pas présenter de courses entre les mois d'août et de décembre prochains à Trois-Rivières.

«On n'a pas le choix si on ne veut pas fermer, dit Jean-Paul Lejeune. On doit garder le bateau à flots.»

En se basant sur les prédictions de Loto-Québec, Attractions hippiques croyait encaisser 28 millions $ de revenus l'an dernier. En raison des problèmes d'achalandage dans les Ludoplex, l'entreprise n'a touché que 8,1 millions $.

«Pour nous, le pire de nos scénarios était encore très optimiste par rapport à l'achalandage actuel», a fait savoir M. Lejeune.

Pour dissiper les doutes, Attractions hippiques a autorisé hier le dévoilement des ententes contractuelles signées avec le gouvernement Charest.

Bourses

Dans les documents de plus de 400 pages, on peut y apprendre notamment que le montant minimal des bourses offertes par année à l'industrie des chevaux devait s'élever à au moins 16,7 millions $.

Or, Attractions hippiques reconnaît qu'elle ne peut rencontrer cette obligation puisque les revenus des Ludoplex ne sont pas là. Des pénalités sont prévues en cas de non-respect de cette clause contractuelle. Loto-Québec peut alors conserver une partie des revenus promis à Attractions hippiques.