Pendant que les skieurs rêvent de descente, le huard, lui, semble privilégier les hauteurs. Une situation qui préoccupe certaines stations de ski québécoises.

Pendant que les skieurs rêvent de descente, le huard, lui, semble privilégier les hauteurs. Une situation qui préoccupe certaines stations de ski québécoises.

À Tremblant, où le tiers des visiteurs en hébergement sont américains, on ne craint pas de voir les voisins du Sud rester chez eux. Et d'autant moins que la station profitera cette année d'une liaison aérienne avec New York.

"Mon impression, c'est que les Américains font beaucoup moins attention à la valeur du dollar que nous, croit Bryce Fraser, vice-président directeur-général des opérations à Mont Tremblant. Regardez les statistiques: il y a eu plus d'Américains qui ont voyagé en Europe cet été que jamais. L'Américain pense à un seul dollar dans le monde, et c'est le Yankee dollar, that's it."

M. Fraser craint davantage que les Canadiens, eux bien conscients de la force de leur dollar, l'utilisent sur les pentes des stations du Nord-Est des États-Unis. "C'est une préoccupation, c'est sûr", dit-il.

Même son de cloche au Mont-Saint-Anne, où les célébrations entourant le 400e de la ville de Québec ont déjà entraîné un record de réservations en provenance des États-Unis. Ici aussi, c'est le désistement des Québécois que l'ont craint. Au Mont Sutton, situé tout près de la frontière, on se dit aussi inquiet que certains skieurs poursuivent leur trajet jusqu'aux États-Unis.

Chez Ski Bromont, Charles Désourdy est plutôt partisan d'un huard fort. "On achète nos canons à neige aux États-Unis", explique-t-il. Mais la clientèle? Il ne s'en fait pas une seconde.

"Bromont n'est pas un marché de destination. C'est un marché de familles, de week-end. La personne qui vient skier à Bromont n'est pas la personne qui va aller aux États-Unis. Ce sont les skieurs qui vont deux fois par année à Sainte-Anne, à Tremblant ou au Massif qui risquent d'être tentés d'y aller."

À Killington, au Vermont, on affirme ne pas avoir changé la stratégie de marketing en fonction de la force du dollar. "Nous visons surtout le marché canadien par les voyages de groupe et la publicité en ligne. Mais c'est clair que si le dollar canadien continue de prendre des forces comme il l'a fait au cours des derniers mois, nous devrions peut-être cibler davantage le marché canadien", dit Tom Horrocks, directeur des communications de la station.