La société pharmaceutique Merck Frosst Canada, de Kirkland, effectue des compressions qui touchent 85 employés au pays, dont "la majorité à Montréal".

La société pharmaceutique Merck Frosst Canada, de Kirkland, effectue des compressions qui touchent 85 employés au pays, dont "la majorité à Montréal".

La direction de Merck Frosst n'avait pas encore terminé l'annonce de la nouvelle aux employés, jeudi, lorsque La Presse Affaires a joint le chef principal des communications de Merck Frosst, Vincent Lamoureux.

«La réduction du personnel est immédiate: 45 employés quittent Merck Frosst aujourd'hui (jeudi). La société offre par ailleurs de nouveaux postes à 40 autres employés», précise Vincent Lamoureux.

Tout cela découle d'un programme mondial de réduction des dépenses amorcé chez Merck Frosst en 2005. Au Canada, en outre, la société pharmaceutique doit faire face à une baisse de ses revenus parce que deux de ses brevets arrivent à échéance, dit le porte-parole. «Il faut gérer les dépenses en fonction des revenus anticipés.»

Malgré les 45 licenciements, la société emploie toujours 1450 personnes au Canada, dont 900 à Montréal.

Quant aux 40 nouveaux postes offerts à autant d'employés, dans bien des cas ils équivalent à ceux occupés antérieurement par ceux ci. Dans d'autres cas, par contre, des employés sont rétrogradés, reconnaît-il.

«La plupart du temps, les nouveaux postes sont offerts dans la même région», croit le porte-parole, mais il ne disposait pas encore d'informations exhaustives sur cela, jeudi. Le programme d'annonces au personnel est en train de se dérouler, a-t-il dit.

Les employés touchés font souvent partie de l'équipe de vente, mais plusieurs travaillent au siège social de Montréal, dont des directeurs de service, déclare Vincent Lamoureux.

«Ce ne sont malheureusement pas de bonnes nouvelles, mais Merck Frosst demeure une entreeprise en bonne santé financière. Il faut gérer pour assurer un bon avenir», note Vincent Lamoureux.

L'industrie pharmaceutique contribue pour 2,3 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) du Québec, emploie plus de 35 000 personnes et investit 450 millions par année dans la recherche et développement, a déclaré l'an dernier le président de Merck Frosst, André Marcheterre, au cours d'une conférence.

Par contre, l'entreprise a fait les manchettes à cause de son programme de rationalisation, car les temps sont durs, selon lui. L'industrie doit investir deux fois plus, mais le développement de nouveaux médicaments réussit deux fois moins. La croissance des coûts est exponentielle, selon André Marcheterre.

Les gouvernements tentent de limiter leurs dépenses en santé, souvent en diminuant de moitié le remboursement de nouveaux médicaments. De plus, le Québec a gelé le prix des médicaments remboursés depuis 10 ans.

Tout cela provoque une rationalisation rapide dans l'industrie pharmaceutique mondiale. Merck Frosst a dû éliminer près de 300 postes d'employés de novembre 2005 à février 2006, mais a maintenu ses investissements, dit le président.

Au Canada, sur des ventes de 650 millions, Merck Frosst investit plus de 100 millions, principalement à son centre de recherche de Montréal, affirme André Marcheterre.