Lors des récentes assemblées annuelles des banques canadiennes, la Caisse de dépôt et placement du Québec a voté contre une résolution prônant la ratification, par les actionnaires, de la rémunération des dirigeants, alors qu'elle s'est prononcée en faveur d'une résolution semblable l'année dernière chez Apple.

Lors des récentes assemblées annuelles des banques canadiennes, la Caisse de dépôt et placement du Québec a voté contre une résolution prônant la ratification, par les actionnaires, de la rémunération des dirigeants, alors qu'elle s'est prononcée en faveur d'une résolution semblable l'année dernière chez Apple.

La Caisse s'est opposée à une résolution du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) demandant que les conseils d'administration de la Banque Nationale, de la Banque CIBC et de la Banque Royale, entre autres, permettent aux actionnaires de ratifier la politique de rémunération de leurs cinq plus hauts dirigeants.

Dans une explication publiée sur son site web, le «bas de laine des Québécois» reconnaît que la ratification de la rémunération des dirigeants «accorde une voix plus significative aux actionnaires».

À preuve, la Caisse a voté en faveur d'une résolution visant la ratification de la rémunération des dirigeants du géant de l'informatique Apple, l'année dernière.

L'institution s'empresse toutefois d'ajouter que l'application du principe «n'est pas souhaitable dans le contexte canadien actuel».

Elle précise que les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont récemment publié de nouvelles obligations de déclaration de la rémunération des dirigeants, qui doivent entrer en vigueur le 31 décembre. Or, ces règles ne concernent pas la ratification par les actionnaires.

Au cours d'un entretien téléphonique, vendredi, un porte-parole de la Caisse, Gilles des Roberts, a précisé que la décision de voter pour ou contre de telles résolutions était liée à la composition des comités de rémunération des conseils d'administration des entreprises.

S'ils sont jugés suffisamment indépendants, la Caisse estime qu'il est moins nécessaire de faire ratifier la rémunération des dirigeants par les actionnaires.

La Caisse a par ailleurs voté contre une autre résolution du MEDAC préconisant le versement, à la caisse de retraite des employés, d'un montant égal au double des primes et avantages spéciaux versés aux dirigeants et aux administrateurs dans le cadre d'une fusion ou d'une acquisition.

Ces indemnités versées aux dirigeants «favorisent les intérêts des employés en assurant une continuité au sein de la direction en cas d'opération importante visant le contrôle» des entreprises, soutient la Caisse.

Le plus récent exemple de cette pratique a été observé dans le cadre du rachat de BCE.

La Caisse de dépôt s'est tout de même prononcée en faveur de trois résolutions du MEDAC, dont celle prônant la parité hommes-femmes aux conseils d'administration et celle recommandant la divulgation du ratio entre le traitement global du plus haut dirigeant et la rémunération moyenne des employés.

Le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario et l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada ont voté contre toutes les résolutions du MEDAC, qui est présidé par Yves Michaud.