En dépit du ralentissement économique, les skieurs se précipitent sur les pistes du Québec.

En dépit du ralentissement économique, les skieurs se précipitent sur les pistes du Québec.

«C'est un très bon début de saison pour les stations de ski», a affirmé le porte-parole de l'Association des stations de ski du Québec, Alexis Boyer-Lafontaine.

Il a déclaré que la vente d'abonnements de saison montrait «beaucoup de vigueur».

«L'an dernier, il s'est vendu 215 000 abonnements au Québec, a-t-il indiqué. Cette année, nous pensons battre cette marque historique. Ça donne une bonne indication de l'état de l'industrie, de la volonté des consommateurs de pratiquer le ski.»

Dans certains cas, les ventes ont augmenté de 10, 20, ou même 30%, a-t-il soutenu. Ce sont des revenus appréciables qui entrent en début de saison.

Un autre indicateur est porteur d'optimisme, les ventes d'équipement comme les skis, les bottes et les casques.

«Elles se sont maintenues en dépit des craintes sur le ralentissement économique et la crise aux États-Unis», a poursuivi M. Boyer-Lafontaine.

Les stations de ski ont avantage à bien réussir le début de saison. Selon M. Boyer-Lafontaine, elles enregistrent normalement de 20 à 30% de leur achalandage annuel entre le début de saison et la fin de la saison des Fêtes, soit le 4 janvier cette année.

«C'est une période stratégique pour l'industrie, a-t-il insisté. Si on passe à côté, c'est difficile de rattraper ces journées d'achalandage perdues et d'atteindre l'équilibre financier, ou un petit profit.»

L'hiver 2007-2008 a été une bonne saison, qui a permis aux stations d'augmenter leurs revenus et d'investir davantage dans l'infrastructure.

«L'année dernière a inauguré un retour à la rentabilité pour la majorité des stations, mais il y a des stations qui sont encore au point mort, ou qui sont déficitaires, a indiqué M. Boyer-Lafontaine. C'est une réalité de notre industrie.»

Du côté du Massif de la Petite-Rivière-Saint-François, le début de saison semble vouloir se situer dans la moyenne.

«Ce n'est pas exceptionnel comme la saison dernière, mais ce n'est pas catastrophique, a déclaré Isabelle Vallée, responsable des relations publiques du Massif. Nous anticipons quelque chose de très bien cette année.»

Il est toutefois encore trop tôt pour faire le bilan de la saison des Fêtes en tant que telle.

«Cette saison ne fait que commencer, a fait valoir Mme Vallée. Au Boxing Day, les gens sont encore dans les centres d'achat.»

Du côté de Tremblant, la période de Noël a été bonne et on se prépare à l'achalandage entourant les fêtes du Nouvel An.

«Le 26 et le 27, il y a beaucoup de gens en déplacement vers Tremblant, a déclaré le vice-président aux ventes, au marketing et aux communications de la station, Alain Brochu. Les nuits du 27 décembre au 1er janvier vont être complètes ou pratiquement complètes, à quelques unités près.»

Il a toutefois indiqué que les réservations pour la période des Fêtes avaient été un peu plus lentes qu'à l'habitude. Et pour l'ensemble de la saison, il y a une légère baisse des réservations provenant des États-Unis et de l'Ontario. Toutefois, selon lui, cette diminution est inférieure à ce que l'on constate au niveau des déplacements d'affaires ou du tourisme en général.

«Une bibitte à part»

«Le skieur est une bibitte à part, a lancé M. Brochu. Il est engagé dans le sport, les vacances, il veut continuer à pratiquer les mêmes habitudes.»

M. Brochu a cité une étude récente du Conference Board sur les prévisions de voyage, selon laquelle les Nord-Américains seraient légèrement moins nombreux à prévoir un voyage au cours des six prochains mois que l'année dernière à pareille date. La différence est minime. Par contre, ils prévoient partir un peu moins loin, et un peu moins longtemps. Selon M. Brochu, cela devrait avantager Tremblant.

«Au lieu de prendre l'avion pour aller au Colorado ou dans l'Ouest canadien pour sept jours de ski, les gens du nord-est des États-Unis vont prendre leur voiture pour monter à Tremblant et y passer cinq à six nuitées», a-t-il déclaré.