Les Canadiens doivent s'attendre à une année 2009 difficile d'un point de vue économique, mais le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, croit que les mesures vigoureuses entreprises par le gouvernement et les banques centrales à travers le monde permettront de résoudre la crise.

Les Canadiens doivent s'attendre à une année 2009 difficile d'un point de vue économique, mais le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, croit que les mesures vigoureuses entreprises par le gouvernement et les banques centrales à travers le monde permettront de résoudre la crise.

M. Carney croit toutefois qu'il ne faut pas sous-estimer la gravité des problèmes économiques auxquels le Canada et le monde doivent faire face.

«Les problèmes de stabilité financière, qui demeuraient autrefois l'obsession de quelques pessimistes, sont maintenant une inquiétude quotidienne pour plusieurs», a-t-il inscrit dans les notes d'un discours donné à Toronto.

«Les entreprises commencent déjà à remettre à plus tard les investissements importants, et les ménages hésitent avant d'effectuer de gros achats. En raison, partiellement, de l'instabilité financière, la prochaine année sera difficile pour plusieurs Canadiens.»

Bien que les effets de la crise se fassent moins sentir au Canada qu'ailleurs dans le monde, M. Carney souligne que même ici, les décideurs ont dû prendre des mesures audacieuses.

La banque centrale a ainsi injecté 36 G$ en liquidités additionnelles dans les marchés monétaires. Le gouvernement fédéral a pour sa part racheté 75 G$ d'hypothèques, pour permettre aux banques de continuer à prêter aux entreprises et aux individus.

La Banque du Canada a aussi mis la hache dans son taux directeur, qu'elle a fait passer de 4,5% à 1,5% dans la dernière année.

Mark Carney croit que le système financier canadien s'améliorera graduellement avec le temps et aidera l'économie à se rétablir.

Des risques importants subsistent toutefois, notamment la possibilité d'une réaction disproportionnée face à la situation. M. Carney croit en effet que, s'il est normal que les individus réduisent leurs dépenses en période difficile, la situation se détériorera davantage si tout le monde agit ainsi.

De la même manière, si les forces du marché contraignent les banques à accumuler des fonds propres et à restreindre les prêts, les entreprises auront plus de difficultés à emprunter, l'économie se détériorera davantage et les banques verront leurs pertes augmenter.

«La crainte d'une récession nourrit la récession», a dit M. Carney.

Le gouverneur craint également que la mauvaise situation économique frappe les revenus de telle sorte que plusieurs ménages n'arriveront plus à rembourser leurs dettes, ce qui pourrait aussi faire augmenter les pertes des banques.

M. Carney croit toutefois que ce scénario est peu probable, puisque même si la dette des ménages a atteint des niveaux record, les faibles taux d'intérêt permettent aux Canadiens de bien gérer ces dettes.

Le gouverneur de la banque centrale a fait plusieurs propositions pour éviter de futures crises du crédit. Il croit notamment que le Fonds monétaire international devrait servir de système visant à prévenir rapidement des problèmes dans les marchés financiers.

Il encourage également les institutions financières à accumuler des fonds propres lors des périodes de vaches grasses et à les retirer en temps de vaches maigres, soit le contraire de ce qui se produit actuellement.

«Ainsi, les exigences de fonds propres contribueraient à modérer les hauts et les bas du cycle de crédit - à l'opposé de ce qui se passe actuellement - et à atténuer le risque d'une crise future.»