La Banque mondiale a dressé mardi un tableau très pessimiste de l'économie de la planète en 2009, avec une croissance extrêmement faible et des échanges commerciaux en recul, laissant craindre une crise généralisée sans comparaison depuis la Deuxième Guerre mondiale.

La Banque mondiale a dressé mardi un tableau très pessimiste de l'économie de la planète en 2009, avec une croissance extrêmement faible et des échanges commerciaux en recul, laissant craindre une crise généralisée sans comparaison depuis la Deuxième Guerre mondiale.

Dans ses «Perspectives pour l'économie mondiale», l'institution multilatérale a indiqué que la croissance mondiale devrait être de 0,9% seulement, tandis que le volume des échanges reculerait de 2,1%.

La croissance serait de 4,5% dans les pays en développement, tandis que le produit intérieur brut des pays développés se contracterait de 0,1%.

Or, «nous savons que dans les pays en développement, tout point de pourcentage en moins de croissance signifiera qu'environ 20 millions de personnes auront perdu une occasion de se sortir de la pauvreté», a relevé l'économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin.

Ces prévisions sont nettement inférieures aux précédentes, publiées par la Banque mondiale en juin: 3% de croissance mondiale, +6,4% dans les pays en développement. Elles sont aussi plus pessimistes que celles de l'institution soeur, le Fonds monétaire international, qui remontent au 6 novembre: 2,2% de croissance mondiale, +5,1% dans les pays en développement.

«Les volumes des échanges mondiaux vont, selon nos prévisions, se contracter pour la première fois depuis 1982. Cette baisse est d'abord et principalement due à une chute de la demande, la crise financière mondiale imposant une combinaison rare de récession dans les pays à revenus élevés et de fort ralentissement dans le monde en développement», a expliqué la Banque mondiale.

Le monde échapperait à une contraction de son activité économique, événement qui ne s'est jamais produit depuis 1945. Mais un tel taux de croissance économique est inférieur à celui de la population, que l'Organisation des Nations unies estime de 1,1% par an en moyenne entre 2005 et 2010.

Selon Hans Timmer, directeur de la recherche sur les tendances économiques au sein de la Banque, «il s'agit probablement de la plus longue récession depuis la Deuxième Guerre mondiale, et le ralentissement très fort dans les pays en développement entre 2007 et 2009 est également le plus brutal depuis la guerre».

De plus, la Banque mondiale a affirmé qu'elle avait réalisé ces projections dans «un environnement extrêmement incertain pour les opérateurs de marché ainsi que pour les auteurs de prévisions».

«Dans un tel environnement, les responsables politiques à la fois dans les pays en développement et les pays à revenus élevés doivent se préparer à affronter le scénario du pire, qui aboutirait à une croissance encore plus faible, voire éventuellement une baisse du PIB mondial pour la première fois depuis l'après-guerre», a souligné l'institution multilatérale.

La Banque mondiale se risque à une prévision pour 2010, avec une croissance mondiale qui se limiterait à 3%, tandis que le volume des échanges repartirait sur sa tendance croissante (+6%).

L'institution a indiqué qu'elle anticipait une baisse de 23% des prix des matières premières en 2009 et que ses prévisions tenaient compte d'un prix du baril à 75 $ US en moyenne sur la période 2008-2010.

Elle se montre optimiste sur un sujet, la réduction de la pauvreté, estimant que «le PIB par habitant dans les pays en développement sur la période 2010-2015 devrait croître au rythme relativement rapide de 4,6% par an, bien plus que le taux de 2,1% dans les années 1990 et de 0,6% dans les années 1980, pour rééditer la performance de la décennie actuelle».

Selon la Banque mondiale, cette croissance «devrait permettre aux pays en développement, en tant que groupe, d'atteindre l'un des Objectifs du millénaire pour le développement»: la division de pauvreté par deux entre 1990 et 2015, avec 15,5% de personnes vivant avec moins de 1,25 $ US par jour, contre 41,7% un quart de siècle plus tôt.