Le Canada ne résistera pas à une tendance au repli en immobilier mais la baisse devrait seulement être cyclique.

Le Canada ne résistera pas à une tendance au repli en immobilier mais la baisse devrait seulement être cyclique.

C'est ce qu'indique le plus récent rapport sur le logement que les services économiques RBC publient ce matin.

Il ne faut pas comparer des pommes avec des oranges en pensant à la situation des États-Unis, dit Robert Hogue, premier économiste de RBC. Les hypothèques à risque y ont créé une vraie bulle.

«Bien que le secteur de l'habitation canadien entre actuellement dans une phase descendante du cycle, un effondrement comme celui qu'ont connu les États-Unis est peu probable, dit M. Hogue. Plusieurs des facteurs ayant déclenché l'effondrement des marchés immobiliers américains sont soit inexistants, soit beaucoup moins importants de notre côté de la frontière.»

Le rapport souligne que la faiblesse économique menace la croissance des revenus et mine la confiance des consommateurs. Par contre, les prêts risqués sont marginaux, les banques canadiennes sont stables, le crédit est encore accessible et les ménages ne sont pas surendettés.

«Ces facteurs devraient suffire pour empêcher une spirale vers le bas des marchés de l'habitation, même si l'économie canadienne tombe en récession», croit M. Hogue.

Les économistes de la banque torontoise notent aussi une amélioration de l'accès à la propriété dans tous les secteurs du marché au Canada. L'indice d'accessibilité porte sur la proportion avant impôts des revenus d'un ménage qui est consacrée au coût d'une propriété.

Au troisième trimestre, un appartement en copropriété nécessitait 31,4% du revenu, contre 32,3% au trimestre précédent. La maison en rangée suivait de près à 36,9%, contre 38% précédemment.

Le bungalow individuel requérait 45,7% (46,8% au deuxième trimestre) et la maison à deux étages exigeait 52% (53,1% au deuxième trimestre).

Le marché québécois fait partie des plus abordables au pays et Montréal est la grande ville la moins chère car une maison individuelle ne nécessite que 40,4% du revenu d'un ménage, contre 45,7% pour la moyenne nationale. L'autre extrême est à Vancouver à... 74,8% du revenu.

Le marché québécois n'a pas connu la même augmentation des prix ces dernières années. Il est donc moins touché par une correction.

«L'accessibilité dans la province a suivi la tendance générale et a diminué au cours des trois ou quatre dernières années, dit Robert Hogue. Elle dépasse de seulement 6 à 9% les moyennes à long terme, ce qui peut difficilement être interprété comme un risque important. À l'approche de la tempête, les fondamentaux relativement solides devraient limiter les dégâts.»