Les créanciers de la firme financière en faillite Triglobal voteront le 26 août sur une proposition qui allouerait plus de la moitié des maigres sommes retrouvées à des enquêtes, recherches comptables et procédures judiciaires à venir qui pourraient viser le financier Thémis Papadopoulos et d'autres personnes liées aux fonds offshore Ivest Fund, Focus Management, et Tricap Futures Fund.

Les créanciers de la firme financière en faillite Triglobal voteront le 26 août sur une proposition qui allouerait plus de la moitié des maigres sommes retrouvées à des enquêtes, recherches comptables et procédures judiciaires à venir qui pourraient viser le financier Thémis Papadopoulos et d'autres personnes liées aux fonds offshore Ivest Fund, Focus Management, et Tricap Futures Fund.

Selon la proposition faite récemment aux créanciers de Triglobal, seulement 860 000$ dollars sont disponibles pour distribution, tandis que le passif dépasse les 87 millions de dollars. De ce chiffre, un seul million est dû aux créanciers directs de Triglobal, tandis que plus de 86 millions sont de l'argent réputé perdu dans les fonds offshore Ivest, Focus et Tricap.

Ces trois véhicules financiers fondés depuis les années 90 dans les Caraïbes par M. Papadopoulos et d'autres actionnaires de Triglobal sont en liquidation judiciaire aux Bahamas et aux îles Caïmans et font l'objet d'enquêtes internationales par l'Autorité des marchés financiers du Québec et de commissions des valeurs mobilières étrangères.

M. Papadopoulos et son partenaire d'affaires dans Triglobal, Mario Bright, ont tous les deux quitté le Canada avant que l'AMF ferme Triglobal, en décembre dernier. L'AMF allègue que Ivest et Focus ont été distribués illégalement au Québec par des représentants du réseau Triglobal.

«Nous avons recommandé aux créanciers de Triglobal, à proprement parler, d'accepter une distribution réduite, soit entre 16 et 30 cents dans chaque dollar réclamé», a dit hier à La Presse le syndic à la faillite de Triglobal, Jean Robillard, de Raymond Chabot Grant Thornton, qui agit aussi comme liquidateur des fonds offshore.

Environ 300 000$ iraient aux créanciers directs de Triglobal, tandis que le reste des 860 000$ disponibles irait à ceux qui poursuivent Triglobal, M. Papadopoulos et M. Bright pour leurs pertes dans les fonds off-shore. Les familles Zunenshine, de Montréal, et Matte-Thompson, de l'Estrie, ont intenté des poursuites civiles totalisant 17,6 millions et d'autres pourraient suivre.

M. Robillard note que l'arrangement qu'il propose est lucide, puisque combattre devant les tribunaux les réclamations des créanciers des fonds offshore aurait vite épuisé les 860 000$ disponibles.

Selon M. Robillard, M. Papadopoulos demeure à l'étranger, mais une rencontre «informelle» entre les deux hommes a eu lieu à Paris cet été.

«Ça s'est passé dans nos bureaux à Paris, sur quelques jours au début de juillet», a dit M. Robillard, selon qui le financier exilé «collabore»" au processus d'enquête.

«Il a aussi été interrogé formellement par internet», ajoute M. Robillard, soulignant qu'il vit maintenant à Athènes.

À la suite de la rencontre, les procureurs montréalais de M. Papadopoulos ont déposé en cour une requête visant à faire lever le mandat d'amener qui pesait sur lui depuis le printemps dernier. «Je ne me suis pas objecté», a dit M. Robillard et M. Papadopoulos n'est plus recherché par la police.

Selon des procédures judiciaires liées aux poursuites civiles, M. Papadopoulos affirme qu'il ne voulait pas rentrer à Montréal jusqu'à maintenant parce qu'il craignait pour sa «sécurité». Il a réitéré ses propos à M. Robillard, qui n'a pas voulu donner beaucoup de détails: «Notre ligne de questions ne portait pas vraiment là-dessus.»

L'avocat de M. Papadopoulos, Me Frédéric Allali, a dit hier à La Presse' ne pas pouvoir donner de détails sur les préoccupations de son client en matière de sécurité. Mais il a noté que la collaboration de son client avec le syndic est maintenant facile, pleine et entière.