Pour Aeroplan (T.AER), l'entrée sur le marché de l'épicerie, ce n'est pas de la tarte.

Pour Aeroplan [[|ticker sym='T.AER'|]], l'entrée sur le marché de l'épicerie, ce n'est pas de la tarte.

Le programme de fidélisation a annoncé jeudi dernier qu'il avait conclu une entente avec la chaîne Sobeys afin de permettre à ses membres d'accumuler des milles en faisant leur épicerie. Cette entente ne s'appliquera toutefois pas au Québec et dans les provinces des Maritimes.

«C'est une industrie qui est difficile à pénétrer, déclare le président et chef de la direction d'Aeroplan, Rupert Duchesne, en entrevue avec La Presse Affaires. Le problème, c'est qu'à travers le Canada, différentes chaînes sont des partenaires du programme Air Miles.»

C'est ainsi qu'au Québec, IGA, qui fait pourtant partie de la chaîne Sobeys, participe au programme Air Miles. Dans cette province, Metro et Loblaws ne participent à aucun programme de fidélisation. En Ontario, par contre, A&P, qui appartient à Metro, est partenaire d'Air Miles. Dans les provinces de l'Ouest, c'est Safeway qui participe au programme Air Miles. Et dans les provinces des Maritimes, ce sont les magasins Sobeys qui offrent des milles Air Miles.

«Personne n'est à l'aise avec cette situation, affirme M. Duchesne. Air Miles a trois différents partenaires, dont certains se concurrencent.»

Aeroplan et Sobeys annonceront tous les détails de leur partenariat cet automne, mais l'analyste Carolyn Dennis, de la Financière Banque Nationale, s'attend à ce que le programme s'applique aux 186 magasins Sobeys en Ontario et dans les provinces de l'Ouest. Elle estime que cette initiative représente une facturation supplémentaire de quatre ou cinq millions de dollars par année. Si Aeroplan devait réussir à étendre cette entente aux magasins Sobeys des Maritimes et IGA du Québec, la facturation supplémentaire pourrait atteindre 8 millions.

Cela fait des années qu'Aeroplan essaie de se trouver un partenaire dans l'industrie de l'épicerie.

«Nos membres nous ont fait savoir qu'ils veulent obtenir des milles en faisant l'épicerie, explique M. Duchesne. Stratégiquement, c'est important pour nous.»

Diversifier ses revenus

Aeroplan a établi des partenariats dans le marché du détail notamment pour diversifier ses sources de revenus. C'est ainsi qu'Air Canada ne représente plus que 30% de sa facturation. La réduction de capacité annoncée récemment par le transporteur ne devrait donc pas avoir un effet dramatique sur la facturation du programme de fidélisation.

En outre, cette réduction de capacité de 7% touche davantage les liaisons vers l'Asie et les États-Unis, alors que ce sont les liaisons à l'intérieur du Canada et vers l'Europe qui rapportent le plus de revenus pour Aeroplan.

«La question la plus importante, c'est de savoir si le prix du carburant va remonter au niveau des 140$US le baril, déclare M. Duchesne. Si la situation se détériore encore, il y aura plus d'impacts pour nous.»

Aeroplan a complété en juin dernier sa transformation: de fonds de revenu, elle est passée au statut de société par actions. Le titre a toutefois été malmené au cours de l'année. Après avoir allégrement dépassé les 20$ à la fin de 2007, il a perdu des plumes pour clôturer hier à 15$.

M. Duchesne affirme que l'entreprise attendra que l'action retourne au-dessus des 18 ou 19$ avant de procéder à une acquisition d'importance. L'entreprise regarde surtout du côté des programmes de fidélisation en Europe. En décembre dernier, Aeroplan a acquis un tel programme, Loyalty Management Group, au Royaume-Uni.