Le porte-parole péquiste en matière d'institutions financières, Irvin Pelletier, a causé une surprise devant la commission des finances publiques, vendredi, en soutenant que l'ex-pdg de Norbourg pourrait très bien recommencer à gérer les économies d'investisseurs après en avoir terminé avec la justice.

Le porte-parole péquiste en matière d'institutions financières, Irvin Pelletier, a causé une surprise devant la commission des finances publiques, vendredi, en soutenant que l'ex-pdg de Norbourg pourrait très bien recommencer à gérer les économies d'investisseurs après en avoir terminé avec la justice.

«Tout ça étant terminé, j'espère que M. Lacroix redeviendra un bon citoyen, parce que je pense qu'il serait plus utile à notre société dans les affaires», a commencé le député de Rimouski, qui a convenu, en riant, «qu'il va avoir une bonne côte à remonter».

«Mais il serait plus utile là qu'à croupir dans une prison aux frais de l'Etat», a-t-il ajouté.

M. Pelletier a aussi formulé un étonnant souhait à l'endroit des citoyens qui ont tout perdu en raison du comportement frauduleux de Lacroix.

«J'espère que les victimes, les gens qui ont été floués dans cette affaire-là, pourront à un moment donné (...), je ne dirais pas oublier, mais pardonner.»

La ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, avait pourtant lancé un appel à la prudence au député péquiste quelques secondes avant sa déclaration.

Après qu'il a affirmé que les parlementaires pouvaient maintenant librement discuter de l'affaire Norbourg parce qu'elle était terminée, Mme Jérôme-Forget lui a signalé que la sentence du financier déchu faisait l'objet d'un appel.

Lorsqu'elle a repris la parole, elle n'a pas caché sa surprise devant le plaidoyer du député péquiste en faveur de la réhabilitation de Vincent Lacroix.

«J'ai été plutôt étonnée d'entendre vos propos, pour ne pas dire renversée», a commencé Mme Jérôme-Forget.

«Peut-être que vous connaissez cet homme et que vous avez une opinion différente», a-t-elle laissé tomber, visiblement perplexe.

En soirée, par voie de communiqué, Irvin Pelletier est revenu sur ses propos, qu'il a dit regretter. «Il est vrai que ce que j'ai dit peut porter à confusion mais d'aucune façon il ne faut y voir un endossement de ma part aux gestes posés par Vincent Lacroix qui a floué des milliers de petits épargnants», a soutenu le député péquiste.

M. Pelletier a prétendu avoir voulu dire «que M. Lacroix aurait pu faire des affaires honnêtement et mettre ses talents au profit de la population plutôt que d'être une charge à la société».

M. Lacroix doit donc «assumer ses gestes» et la justice doit poursuivre son travail, selon le député.

Vincent Lacroix, dont le procès a longuement défrayé les manchettes, a été condamné à une peine d'emprisonnement de 12 ans moins un jour le 28 janvier dernier, pour avoir trahi la confiance de 9200 petits épargnants.

Il a obtenu la permission d'en appeler de sa sentence le 6 juin.