Si le Canada ne parvient pas à former suffisamment d'ingénieurs, il risque de perdre des entreprises qui iront s'installer dans des pays en croissance comme la Chine où l'on forme 300 000 ingénieurs par année, estime le doyen de la Faculté de génie de l'Université d'Ottawa, Claude Laguë.

Si le Canada ne parvient pas à former suffisamment d'ingénieurs, il risque de perdre des entreprises qui iront s'installer dans des pays en croissance comme la Chine où l'on forme 300 000 ingénieurs par année, estime le doyen de la Faculté de génie de l'Université d'Ottawa, Claude Laguë.

Cette institution scolaire veut inciter un plus grand nombre d'étudiants à choisir le génie informatique en contrant l'image négative qui afflige l'industrie de la haute technologie depuis les mises à pied massives du début des années 2000.

M. Laguë s'inquiète de la diminution importante du nombre d'étudiants inscrits en génie depuis 2003. Cette baisse de l'intérêt pour les études en génie contribue à aggraver la pénurie de professionnels dans ce domaine.

«En 2003-2004, nous avions 3500 étudiants alors que nous n'en avons que 2700 cette année. C'est surtout le cas en génie informatique, en génie de logiciels, en génie électrique et en sciences de l'informatique des domaines maintenant considérés comme étant instables par les conseillers en orientation scolaire.»

«Pourtant, le taux de placement de nos diplômés est supérieur à 90 %. Dans la région d'Ottawa-Gatineau, les gens ont été plus touchés qu'ailleurs par les mises à pied dans les grandes entreprises de haute technologie, il y a six ou sept ans, et on dirait qu'ils sont maintenant plus prudents.»

«Pourtant, il y a encore autant d'emplois qu'avant la crise de 2001. Cette méfiance envers la haute technologie n'existe pas dans l'Ouest canadien. Ici, le génie informatique est perçu comme un domaine fragile alors que le génie civil est plus populaire.»

«En génie civil, les inscriptions sont en hausse de 50 % alors que ce domaine est aussi très cyclique», a déclaré M. Laguë.

Dans le but d'attirer plus d'étudiants vers le génie, l'Université d'Ottawa fait de la promotion dans les écoles secondaires et spécialement auprès des étudiantes car le nombre de filles inscrites dans ce domaine d'études est en baisse depuis l'an 2000.

L'intégration d'ingénieurs formés à l'étranger peut aussi aider à combattre la pénurie, mais encore faut-il que leurs diplômes soient reconnus au Canada.

M. Laguë n'est pas prêt à lancer la pierre aux ordres professionnels qui sont souvent accusés de bloquer la reconnaissance des diplômes obtenus à l'étranger mais il croit que la pénurie d'ingénieurs va forcer ces organismes à aller plus rapidement en ce sens.